Florence
de Marcel Dubé

critiqué par Montréalaise, le 7 février 2012
( - 31 ans)


La note:  étoiles
Ma chère Florence...
Florence, issue d'un milieu populaire, est secrétaire réceptionniste pour une agence de publicité. Tiraillée entre deux mondes, celui d'où elle vient lui semble morne et rétrograde avec une famille ouvrière et un fiancé lui semblant dorénavant étrangers. Au contraire, le second monde, celle du sommet social, de la richesse, personnalisée par son patron, l'attire de manière irrésistible. Florence sortira meurtrie de cette dualité indissociable.

Cette autre pièce de Marcel Dubé, écrite et présentée pour la première fois en 1960, est avec « Zone », un classique de l'auteur et de la littérature caractéristique de la Grande Noirceur québécoise, à une époque où la femme ne peut suivre ses propres rêves, condamnée soit à rester dans le giron familial, soit soumise sous la coupe des désirs masculins.

L'écriture directe, limpide et en même temps si poétique de Marcel Dubé fait ressortir avec émotion les états d'âme du personnage principal qui doit faire face à un dilemme brumeux et douloureux. Encore une grande réussite! (Quoique j'ai mieux préféré Zone!)

« FLORENCE - Un jour, on prend une décision, on se fait un destin si je puis dire... Après, c'est difficile de tout défaire. Au fond, je ne méprise rien ici. Mais hier soir j'avais le coeur gonflé, j'avais besoin d'une sorte de clarté. Maintenant qu'il fait jour, j'ai du mal à voir ».