Le Phare du bout du Monde
de Jules Verne

critiqué par CC.RIDER, le 6 février 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un passionnant roman d'aventures
Arrivé à la pointe la plus au sud de la Patagonie, l'aviso Santa Fe dépose sur l'île des Etats, trois hommes, Vasquez, Moriz et Felipe, les gardiens du nouveau « phare du bout du monde » qui vient d'être construit par l'Argentine pour guider les navires dans leur difficile passage du Cap Horn. Ils doivent y séjourner trois mois avant d'être relevés par une nouvelle équipe. Mais ils ne sont pas seuls sur cette île. Un nommé Kongre, son acolyte Carcante et leur bande d'anciens pirates devenus pilleurs d'épaves s'y sont réfugiés pour y mener leurs fructueuses et répréhensibles activités. La première rencontre entre les deux groupes se solde par l'assassinat de Moriz et Felipe. Vasquez se retrouve seul, sans armes ni matériel ni victuailles, obligé de se cacher dans la nature pour leur échapper...
Un passionnant roman d'aventures ( peut-être basé sur une histoire vraie) bien dans le style du grand Jules Verne. Tout y est, le décor grandiose et hostile de la Terre de Feu, la solitude des grands espaces, une bande de pirates sans foi ni loi et quelques héros positifs que l'adversité ne fait pas reculer. Même si le style a un peu vieilli et manque parfois un tantinet du rythme de nos textes modernes (explications, répétitions, minutieuses descriptions de lieux ou de manoeuvres maritimes), le lecteur d'aujourd'hui trouvera certainement un réel plaisir à lire ce récit couronné par un happy end (bien entendu). Pourquoi ne pas replonger de temps en temps dans l'univers charmant de nos lectures d'antan ?
La liberté ou la mort 7 étoiles

Je suis comme Hexagone, j’aime bien lire un Jules Verne au moins une fois par an. Je n’y arrive pas toujours, mais en général le destin, sous la forme des boîtes à livres ou de brocantes, me permet quand même régulièrement de dénicher mon « Voyage Extraordinaire » annuel. Cette année je découvre donc le Phare du bout du monde, un Jules Verne sans doute méconnu certes mais qui se laisse très bien lire et nous emmène faire un long voyage, à l’autre bout de la planète, au « bout du monde », à tous les sens du terme.

C’est une sorte de huis-clos insulaire, comme notre Jules sait si bien les monter. Une île sauvage, escarpée, isolée, des bandits sans foi ni loi, des navires et tout le vocabulaire technique qui va bien, et qui fait une partie du charme de certains « Voyage Extraordinaire »: les ingrédients sont bien réussis, et j’ai ma foi bien aimé ce « petit » Jules Verne. Ce qui est le plus surprenant dans ce Phare du bout du monde c’est qu’on vit beaucoup l’histoire par le point de vue des forbans. J’ai fini par éprouver de l’empathie pour Kongre et sa bande. En effet, comment, même si ce sont des canailles, ne pas admirer leur courage, leur pugnacité, leur habileté, leur volonté de survivre et de s’arracher à cette île inhospitalière ? Sans parler de leur fraternité, à tel point que le chef de bande rebaptise la goélette dont ils se sont emparés, du nom de son second ? Le suicide de Kongre enfin, comme n’acceptant jamais son échec et refusant de finir sous les fers (« La liberté ou la mort ! » aurait-il pu crier), clôt le roman d’une façon pathétique

Fanou03 - * - 49 ans - 20 septembre 2021


Mille Sabords ! 8 étoiles

Roman peu connu de Jules VERNE, Le phare du bout du monde est un roman marin.
L'action se passe au sud de l'Argentine, aux environs du détroit de Lemaire, à l'est de la célèbre Ushuaïa.
Là, un phare est érigé pour prémunir les navigateurs de naufrages catastrophiques dans ces mers Magelliennes.
Trois agents y sont postés pour veiller au bon fonctionnement du bâtiment.
Tout semble aller pour le mieux quand l'inévitable se produit.
Impossible, même dans des terres désertes, de trouver la paix , garantie par un emploi exécuté honnêtement par des hommes de bonne volonté, qui n'aspirent qu'à mener leur tâche à bien.
Des pirates occupant l'île depuis des années, vivant de rapines, vont semer le désordre et la mort.
Evidemment le roman se termine sous les auspices de la justice et de la morale.
Un roman court, très fidèle à ce que Jules VERNE a produit.
Un vocabulaire riche, beaucoup de termes empruntés à la marine figurent dans ce livre.
J'ai dû m'armer d'un dictionnaire pour connaître toutes les définitions des mots dont je ne connaissais pas parfaitement les définitions comme : Etambot, Varangue, embouquer, touer, drosser, ralinguer et tant d'autres.
J'essaie de lire un Jules VERNE par an, j'apprécie ses romans éducatifs écrits dans un style clair, très académique. Ce fut un auteur comme il n'en existe plus. Il a dû susciter beaucoup de vocations de voyageurs, géographes, explorateurs et professeurs.
Il parvenait à faire voyager dans le monde entier, tout cela en tenant des propos intelligents et instructifs.
Il semblerait que ce roman soit le premier qui ait été partiellement retouché par son fils Michel.
Soit, la question que je me pose est : Où sont les Jules VERNE du 21 ème siècle ? Ceux qui pourraient , comme il l'a fait, instruire en distrayant.

Hexagone - - 53 ans - 8 février 2018


Excellent 8 étoiles

Oui, un excellent petit roman d'aventures, une des oeuvres posthumes de Verne (sa première, je crois, mais je peux me tromper ; en tout cas, publié l'année de la mort de l'auteur, 1905), qui fut adapté au cinéma avec Kirk Douglas et Yul Brynner. Le film, ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu, et j'ai souvenir d'un film très réussi, assez brutal parfois (pour l'époque). Sans doute n'était-ce pas une adaptation fidèle de Verne, peu l'ont été, mais j'aimerais le revoir.
Le roman n'est pas non plus de tout repos, cette histoire de pirates naufrageurs s'emparant d'un phare situé sur un petit îlot rocheux au large de la Patagonie, et d'un des gardiens du phare, ayant survécu à l'assaut, voulant tout faire pour les y déloger, est vraiment réussie. Pas le plus connu de Verne, mais assurément une belle petite réussite !

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 24 mars 2015