Sept yakuzas
de Jean-David Morvan (Scénario), Hikaru Takahashi (Dessin)

critiqué par CC.RIDER, le 29 janvier 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Une vengeance qui tourne au carnage
A Tokyo, le très vieux chef d'un gang de yakuzas (équivalent japonais de la mafia sicilienne) est victime d'un attentat lors d'un grand rassemblement populaire. Particulièrement craint et respecté, Ichiro est hissé sur une sorte de pavois et se lance dans un long discours devant ses troupes lorsque des tirs éclatent de tous côtés. D'une étonnante vivacité pour ses 95 ans, il arrive à échapper de justesse à la mort. Seul et abandonné de tous, il s'enfuit pour être recueilli et caché par un vieil ami qui s'est racheté une conduite en devenant une célébrité de la télévision. Mais comme il veut à tout prix se venger pour sauver son honneur, Ichiro va recruter six hommes et les entraîner dans un effroyable carnage...
Etrange et assez monstrueuse BD que ces « Sept Yakuzas » qui font partie d'une collection basée sur le nombre 7, comme celui des mercenaires ou des samouraïs, mais là il s'agit plutôt de voleurs, pirates, guerriers voire prisonniers ou psychopathes. Ces gangsters tatoués, voleurs, proxénètes, trafiquants d'armes ou de drogue et surtout racketteurs, qui font régner leur loi d'airain sur leurs territoires et finissent par représenter le pouvoir occulte de tout un pays, se considèrent comme les derniers garants de la tradition japonaise. Ce bel album nous en apprend beaucoup sur leur compte et sur leur code de l'honneur qui consiste à se dénoncer pour des crimes non commis pour permettre à leur auteur de continuer à exercer librement. Beaucoup d'hémoglobine répandue dans des scènes très gore (on éclate des têtes, on coupe des mains et on finit par se faire seppuku au sabre) qui pourront choquer les âmes sensibles. Un livre noir donc, auquel le lecteur fera un léger reproche : un emploi important de mots japonais non traduits sur la page elle-même mais dont il faut aller chercher le sens dans un glossaire placé en page intérieure de couverture.
Destin tragique 8 étoiles

Le chiffre 7 est généralement associé à une force extérieure dont on n'est pas responsable, une fatalité, un destin à accomplir et c'est ce qui m'a incitée à lire cette BD contant l' histoire de Yakuzas.
C'est donc un vieux Yakuza qui veut venger son honneur.
Ce qui m'a plu c'est la force de la composition servie par des personnages hauts en couleur et de belles planches couleur qui nous plongent rapidement dans un univers obscur
Cela n'est pas très réjouissant, et à dire vrai, si cela ne commence pas très bien , c'est pour se terminer dans un bain de sang, tout l'arsenal étant déballé. Etait-il utile qu'il y ait autant de morts ?
La fin est assez surprenante mais je ne vous en dit pas plus.

Anonyme12 - - 14 ans - 25 juillet 2013


Franchement très très bon 9 étoiles

Une bande dessinée qui va vous en mettre plein la vue, une ouverture sur le monde des Yakuzas très sombre, on se croirait dans un film de Kitano.
Vraiment magnifique BD.

Lebowskijeff - paris - 50 ans - 12 février 2012


Le meilleur de la série 8 étoiles

Nous connaissons tous la passion qu'éprouve le prolifique Jean David Morvan à l'égard du Japon. Et bien, là, il nous offre une histoire jubilatoire dans le monde des Yakuzas.

Depuis que Delcourt a initié la série des "Sept", j'ai été quelquefois déçu ,voire très déçu. Ce dernier opus est à mon avis un des meilleurs (avec sans doute Sept psychopathes et Sept Missionnaires). D'ailleurs Morvan a eu le privilège de pouvoir développer son scénario sur 78 pages, fait assez inhabituel chez Delcourt, ce qui permet de mieux cerner les personnages. D'ailleurs de nombreux flahes-back, sur les 3 personnages principaux, ponctuent la lecture.

C'est prenant, alerte et rapide, violent vers la fin, mais c'est surtout une bande dessinée bien ficelée. En outre, ce qui ne gâche rien, Morvan (ou Delcourt ?) a eu la bonne idée de confier le dessin à Hikaru (dont je n'ai jamais entendu parler), un ancien assistant de Taniguchi mais dont le style est très éloigné du manga (ouf !).

Hervé28 - Chartres - 55 ans - 29 janvier 2012