Blood feast
de L Murphy

critiqué par Kalie, le 27 janvier 2012
(Sarthe - 54 ans)


La note:  étoiles
Trop farfelu
« Blood feast », c’est d’abord un film réalisé par H.G. Lewis en 1963. Selon certains cinéphiles, il s’agit du premier film gore de l’histoire du cinéma. Cette novélisation parue dans la collection Gore est en tout cas très éloignée de l’œuvre originale.

La dernière victime d’une série de meurtres, un flic déjanté et son adjoint, un millionnaire fantasque et son chat qui parle (?) sont les premiers personnages présentés dans ce roman. Des meurtres rituels sont perpétrés par un certain Fouad Ramsès, à la fois trafiquant de stupéfiants, illuminé et hypnotiseur. Il prélève sur ses victimes divers organes (cœur, jambes, mains, seins etc.) pour fêter la résurrection de la déesse égyptienne Ishtar…

La première page donne le ton : « Le jeudi 14 avril fut une bien mauvaise journée pour Gloria. Elle commença par arriver en retard à son travail, fila un bas, reçut de sa banque un avis de découvert et perdit son parapluie ; elle vit son diner avec Karl décommandé, et pour couronner le tout, elle fut assassinée. Il y a vraiment des jours où rien ne va plus… ». Sympathique au début, l’humour « hénaurme » finit par agacer. Les situations sans queue ni tête, les dialogues décalés, la bêtise des personnages ont eu raison de ma bonne volonté.

Par exemple, un trait humoristique fréquent dans le livre : le policier chargé de l’affaire qui pleure la mort d'un chat mais qui reste stoïque devant les corps massacrés des victimes. Il mobilise son énergie pour retrouver le meurtrier du félin mais néglige l’enquête sur la série de meurtres. On a droit à un chapitre entier (qui se veut drôle) sur l’origine de la corde au bout de laquelle l’animal a été retrouvé mort (corde fabriquée en 1946, description de ses différents propriétaires). C’est long, inutile, ennuyeux et lourd. Surtout que le lecteur sait depuis le commencement que la mort du chat est un accident !

L’auteur fait passer le sujet principal de son livre (la piste de Fouad Ramsès) au second plan. Si bien que l’on finit par perdre le fil de l'histoire (et son temps). La fin, avec son dîner très spécial, rehausse l’intérêt. Mais il est trop tard.