Superman : Red Son
de Mark Millar (Scénario), Dave Johnson (Dessin), Kilian Plunkett (Dessin)

critiqué par AmauryWatremez, le 19 janvier 2012
(Evreux - 54 ans)


La note:  étoiles
"Red Son" - Et si Superman était né en URSS ? Et était devenu un héros de l'Union Soviétique dévoué à Staline ?
Kal-El, alias Superman, le dernier survivant de Krypton, arrive dans ce comics non pas aux États Unis dans le Kansas mais en Union Soviétique. Éduqué dans l'amour du "petit père des peuples" et du communisme par ses parents adoptifs, il devient tout autre chose que le super-héros que nous connaissons. Sous sa férule, le monde entier, ou presque, est réuni en une gigantesque fédération. A la mort de Staline, il continue l'oeuvre entreprise malheureusement une clique de politiciens corrompus fait régner la terreur et il est perçu tel un "Big Brother" omnipotent et omniscient, bras armé du régime, croyant faire le bien, il entretient seulement la perpétuation de ce régime, il finit par comprendre cependant qu'il est manipulé.

S'opposent à lui Lex Luthor, génie scientifique, qui est marié à Loïs Lane, et un anarchiste révolutionnaire qui n'est autre que Batman. Ses ennemis finissent par trouver le moyen de le tuer. A la fin, les États Unis finissent par l'emporter quand même ce qui est plus conventionnel et Kal El envoie son fils dans le passé, on comprend alors qu'il est son propre fils en somme, et que Krypton c'est la terre du futur. On y croise un Kennedy beaucoup moins réputé "héros" que dans notre dimension avec à son bras une Marylin bouffie par l'alcool et les médicaments, Nixon est abattu en 1963. Ce comics est extrêmement original et mérite que l'on s'y arrête pour son uchronie à la Philip K. Dick qui est d'ailleurs plutôt une dystopie.


Ce "comic book" n'a eu bien sûr aucun succès, car trop original, il est actuellement en attente de réimpression chez Delcourt.
La revanche des Soviets 5 étoiles

J'en attendais sans doute peut-être trop mais j'ai été plutôt déçu de ce Red Son dont le synopsis me mettait pourtant l'eau à la bouche. Le scénario m'a semblé très condensé, trop condensé, les auteurs en profitant pour injecter, trop gratuitement à mon goût, la plus belle partie de l'écurie DC Comics (Batman, Wonder Woman, etc...). Déçu par le graphisme également je l'avoue: la couverture de l'album, très graphique, est trompeuse, car le dessin est finalement tout ce qu'il y a de plus classique. J'avais imaginé un "design soviétique" beaucoup plus marqué, mais ce n'est absolument pas le cas. La révélation finale est par contre très astucieuse, mais pour moi ne suffit pas à sauver ma déception sur un album dont l'idée première était franchement tout à fait excellente.

Fanou03 - * - 48 ans - 11 janvier 2022


Back In The USSR... 6 étoiles

Le fondement de la fameuse graphic novel. Ici, les auteurs reprennent les credos, ainsi que l'histoire centrale du comic au célèbre super héros, pour mieux ensuite les réinitialiser à leur manière...

Et si Superman était né en terre soviétique ? Que deviendraient ses compagnons et collègues le long des intrigues, et au final qu'adviendrait-il du Soviet Suprême ??

Il y va de cette bienveillante propagande, pas que spécifique à l'ex-URSS, et peut-être beaucoup plus larvée actuellement, en dépit de toutes nos certitudes: il y va de la face sombre de nos rêves et réalités - d'ailleurs tant fictionnelle que réelle. Bref, si les noms et étiquettes ont changés les personnes et comportement restent les mêmes d'un autre coté: sans en avoir l'air et en un seul clin d'oeil en forme d'album au goût de polar hard-boiled, Red Son reconsidère donc nos acquis et connaissances de façon à ce que ce nouveau monde devienne crédible (et surtout s'agissant de Clark Kent.) Assez impopulaire, le récit labyrintique part dans tous les sens malgré le fait que tout se rejoint à un moment ou à un autre, et l'on comprend bien sa peine à séduire les fans, les lecteurs X ou Y ainsi que le grand public; le tout représentant exactement et parmi toutes ses cases, une giga open-barre de kriptonite. Aïe donc, car après tout l'ensemble constitue à la fois une efficiente base de données pour tout savant fou ou jeune "nerd" ou cyber-punk assoiffé de nouvelles données ! Déja un classique.

Antihuman - Paris - 40 ans - 16 février 2013