Meurtre au Savoy : Le roman d'un crime
de Maj Sjöwall, Per Wahlöö

critiqué par CC.RIDER, le 18 janvier 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Policier ultra-classique
Dans le luxueux restaurant de l'hôtel Savoy de Malmö (Suède), Viktor Palmgren, un puissant industriel et homme d'affaires est abattu d'une balle de révolver 22 long rifle en pleine tête devant tous ses principaux collaborateurs rassemblés là pour un grand repas d'entreprise. Le tueur, un homme tellement ordinaire que personne n'y a prêté attention, réussit à prendre la fuite en passant par une fenêtre ouverte. Comme Palmgren est un personnage à la réputation plutôt sulfureuse et comme il s'est plus souvent comporté en prédateur qu'en philanthrope, les ennemis et donc les suspects ne manquent pas. Martin Beck, Per Mansson et tous les autres flics chargés de l'enquête subodorent un crime politique vu que Palmgren se livrait entre autres activités plus ou moins honnêtes au trafic d'armes avec des pays d'Afrique en guerre...
Un roman policier de facture ultra-classique qui a pour seule particularité d'avoir été écrit par un couple et donc à quatre mains comme nos excellents mais un peu oubliés Boileau et Narcejac. Roman social et roman d'ambiance également dans le genre enquête du Commissaire Maigret. Mais attention, les comparaisons s'arrêteront là car n'est pas Simenon ou Boileau et Narcejac qui veut et certainement pas ce couple d'écrivains suédois qui ont tout des tâcherons du polar avec leur enquête poussive, leur intrigue lente et manquant totalement de souffle et de rythme. Le lecteur s'ennuie assez vite en lisant cette histoire car il ne s'y passe et on n'y apprend pas grand chose si ce n'est que la Suède des années 70 était loin de correspondre à l'image policée que certains médias renvoyaient. Même la révélation de l'énigme qui arrive en toute fin (après deux ou trois fausses pistes) comme il se doit, est fort décevante et ne rachète pas un ensemble gris, terne et poussif. A déconseiller.
22, v'là les frites 8 étoiles

Le titre de ma critique vous semblera bizarre (il l'est), mais sachez que c'est sous ce titre qui sent bon la série noire bas de gamme que ce roman sera vendu en France, aux éditions 10/18 (un autre titre, auparavant, fut quasiment le même que celui de la réédition Rivages/Noir : "Le Meurtre du Savoy"). Pourquoi ce titre chelou ? Allusion au titre original qui, traduit en français, donnerait "police, police, patates écrasées", allusion à une insulte apparemment fréquemment lancée, en Suède, contre les flics, "police, police, cochons bouffeurs de patates", s'il faut croire un des deux préfaciers (deux auteurs de polars ; chaque réédition Rivages/Noir contient une ou deux préfaces d'un ou de deux auteurs de polars influencés par les romans du couple Sjöwall/Wahlöö).
Ce sixième - sur dix - roman de la série "Martin Beck", ou "Le Roman d'un crime", n'est pas le meilleur du lot (pour le moment), mais il n'en demeure pas moins un bon petit roman policier procédurier, à la EdMcBain en version suédoise, avec de l'humour et un certain sens de la satire sociale (les deux auteurs étaient clairement du genre marxistes). Dans un grand hôtel de Malmö, le PDG d'un groupe industriel se fait descendre par arme à feu au cours d'un dîner, le tueur, difficile à identifier, s'enfuit. Beck est envoyé en renfort pour aider la police locale à résoudre cette affaire, plus complexe qu'il n'y paraît vu la personnalité glissante de la victime...
Vraiment pas mal. Je préfère les trois précédents, mais pour le moment, cette série n'a rien foutu en dehors de la cible.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 31 juillet 2023