La part de l'homme
de Kari Hotakainen

critiqué par Elya, le 14 janvier 2012
(Savoie - 34 ans)


La note:  étoiles
Finlande sans Arto Paasilinna
Si l'on demandait à 100 personnes le nom d'un auteur de romans finlandais, on s'imagine facilement que beaucoup répondront "Arto Paasilinna", réputé pour ses descriptions humoristiques et sociétales de son pays, mettant en scène des histoires pour le moins originales. Kari Hotakainen est selon son éditeur un autre auteur finlandais connu et original. Soit.
Il est vrai que l'idée première de ce roman, qui présente un écrivain à court d'inspiration et payant une vieille femme pour qu'elle lui raconte son vie afin d'en écrire un roman, est à la fois originale et séduisante. On peut s'attendre à ce que la vie de cette femme soit captivante, pour des raisons inconnues et, on l'espère, étonnantes. Cette pensée reste au stade de l'espoir. Un espoir suggéré aussi par cette couverture gaie et attirante.

Il s'agit simplement de l'histoire d'une famille dans laquelle ont grandi 3 enfants, aux parcours professionnels singuliers, qui nous arracheront un petit sourire parfois. Leurs déboires professionnels et matériels seront l'occasion de dénoncer les injustices auxquelles la société finlandaise n'échappe pas, quelle que soit l'image que l'on a souvent des pays nordiques dont le nom est synonyme de richesse... ce qui nous arrachera tant bien que mal quelques sourires parfois. "Le premier boom économique, dans les années 80, avait vu naître une mode : imiter les riches. On y jouait à crédit. Je serais ceci, tu seras cela. Comme au square dans le bac à sable, mais entre adultes".

Cette famille, qui on le devine, se veut représentative de la société finlandaise d'aujourd'hui, n'échappera malheureusement pas au malheur. Les évènements tragiques qui surviennent sont racontés avec une certaine aisance et singularité qui enjolive et attriste à la fois ce récit, lui donnant un peu de consistance. Dommage qu'il faille invoquer des drames pour apporter un peu d'intérêt à ce roman.