Le lieu du crime
de Elizabeth George

critiqué par FranBlan, le 10 janvier 2012
(Montréal, Québec - 82 ans)


La note:  étoiles
À la Agatha Christie...
J’ai terminé la lecture de ce livre depuis quelques semaines déjà et je dois lire la 4e page de couverture pour me rappeler de quoi il s’agissait, pas de très bon augure…
J’adore les polars, je les lis régulièrement; pour moi, ceux-ci demeurent la fiction divertissante à souhait; souvent, j’avoue qu’ils me servent aussi de rince-cochon cérébral!
Vous connaissez le rince-cochon? Il s’agit d’une boisson pour combattre les effets de l'ivresse de la veille… et de pouvoir mieux recommencer.
Lorsque mon cerveau est littéralement farci de lectures très denses, intenses ou même assommantes rien ne vaut un bon polar pour lessiver celui-ci et… recommencer!
Dans cet enième scénario où notre équipe d’enquêteurs de Scotland Yard composée de l’aristocrate Thomas Linley et de l’intempestive prolétaire Barbara Havers, ceux-ci sont appelés à se rendre en Écosse, même si hors de leur territoire, où un meurtre a eu lieu dans la demeure de Lord Stinhurst qui héberge une troupe de théâtre dont il est le producteur.
Perdu sur la lande écossaise, se dresse le manoir de Westerbrae, enfoui sous une tempête de neige récente…
L'affaire est délicate car au nombre des suspects figurent un puissant producteur, lord de surcroît, deux des stars les plus populaires du royaume et... une amie très chère de Lynley. Des scandales familiaux, des rivalités théâtrales se font jour, et les révélations fracassantes se succèdent…
On y retrouve tous les éléments qui nous font apprécier cette auteure qui aime combiner intrigue policière, complexité des personnages et anlyse psychologique d’une galerie sans cesse renouvelée de portraits originaux et réussis.
Ce qui cette fois m’a plutôt agacé est le contexte à la Agatha Christie; au moins la moitié du livre se déroule en huis clos où à chaque page on s’attend à voir surgir Hercule Poirot ou Miss Marple…
Mme George n’a rien à envier à la grande auteure britannique et je préfère de loin lorsque celle-ci se limite à son style personnel.
Petite anecdote amusante : dans le premier tome de la trilogie Millenium, le journaliste économiste Mikael Blomkvist est amateur des polars d’Elizabeth George…
Polar ou Roman? 8 étoiles

Ceci est le premier livre que je lis de cette auteure. J'y trouve, comme l'a bien dit FranBlan une atmosphère à la Agatha Christie qui, par moments, conduit le lecteur à se demander si l'auteure n'est pas celle-ci. La description d'une partie de la haute société anglaise est un des attraits les plus évidents de ce livre qui jette sur elle un regard à la fois informé et terriblement critique. Cette description est réalisée à travers une intrigue policière très bien menée, fondée sur une étude précise des caractères et des ressorts psychologiques de chacun. Le personnage roturier de Barbara Havers permet de bien traiter des caractéristiques de l'aristocratie anglaise. Cette américaine a l'air d'avoir bien compris de quoi il s'agissait. Je regrette cependant que, dans la grande tradition policière actuelle des Etats-Unis, un lapin sorte à la fin du chapeau pour clore l'enquête.

Falgo - Lentilly - 85 ans - 3 décembre 2013