Mémoires du général Cte de Ségur aide de camp de l'empereur Napoléon Ier. La campagne de France. Du Rhin à Fontainebleau
de Louis-Philippe de Ségur

critiqué par Vince92, le 7 juin 2013
(Zürich - 46 ans)


La note:  étoiles
Insistance de Napoléon
1814. Qu'elles sont loin, les heures glorieuses d'Austerlitz, Iéna, Wagram,... pour la France et Napoléon. Depuis, il y a eu la terrible retraite de Russie et la désastreuse campagne d'Allemagne de 1813. L'ennemi, formidable masse coalisée envahit déjà le pays sous l'oeil incrédule de ses habitants habitués à la victoire et à la gloire.

Le Comte de Ségur, aide de camp de Napoléon, au commandement d'une unité de Gardes d'honneur, participe à la Campagne au début de l'année 1814. C'est d'abord la retraite en pays certes amis, mais désorganisé, la Lorraine délaissée, non préparée à la défense...les villes ouvertes et la négligence des défenseurs et officiers. On se croirait en 1940.

Puis soudain, ce génie de la Guerre qu'est Napoléon se retourne contre cette masse d'ennemis et lui inflige défaites sur défaite, profitant de l'inertie des coalisés, de leurs difficultés de coordination jusqu'à ce que, finalement, le nombre l'emporte et que la France succombe. Dans un ultime éclair de lucidité, Napoléon abdique à Fontainebleau.

Plutôt que des Mémoires, Philippe-Paul de Ségur fait ici la chronique de cette campagne tragique qui voit la fin de l'Empire (avec le bref épisode des Cent-Jours) et l'une des plus glorieuses pages d'histoire de la France. Le livre est intéressant pour celui qui s'intéresse à la période, et notamment à l'histoire militaire. Il n'y a pas cependant d'outils pour accompagner traditionnellement un tel ouvrage: chronologie, ordres de bataille, cartes. Du coup, on suit le récit sans toujours comprendre les mouvements, combats et relations entres les acteurs. il faudrait lire l'ouvrage en face d'un Atlas tout au moins, et non dans un train, comme je l'ai fait...
Le style du récit est enlevé et les réflexions annexes de l'auteur très intéressantes. On sent en particulier la critique envers Napoléon, qui parfois s'aveugle de la situation et tarde à abdiquer alors que, manifestement, tout est déjà perdu depuis longtemps, surtout lorsque Moreau livre Soissons sans combats...