Monsieur le Président
de Miguel Ángel Asturias

critiqué par Veneziano, le 11 mars 2016
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Chronique d'une dictature ordinaire
Miguel Angel Asturias romance la réalité d'une dictature. Elle ressemble à s'y méprendre à celle de son pays, le Guatemala. Monsieur le Président a tous les droits, les plus sanguinaires, et se fait passer, sans honte aucune, pour un surhomme. Les amours et sentiments positifs sont amenés à être contrariés par la vérité d'Etat, dont la moindre violation appelle à la répression. L'amour, la vie, la mort, tout est décortiqué dans ce pays supposément imaginaire, où rien de la vie quotidienne ne se déroule comme convenu.

Le ton s'avère souvent assez drôle, encore davantage passablement ironique, pour dépeindre les dérives autoritaires du régime. Amer et sanglant, ce roman laisse fatalement une drôle d'impression. Intéressant, instructif, il est utile, à coup sûr. L'humanité y palpite, malgré tout, de manière sauvage, dans les interstices qui lui sont laissées. C'est rude, mais cela vaut la peine.