Petit déjeuner avec Socrate : Une philosophie de la vie quotidienne
de Robert Rowland Smith

critiqué par CC.RIDER, le 20 décembre 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Vulgarisation et initiation
Que se passerait-il si la journée-type de l'humain lambda était suivie et décortiquée par quelques-uns des plus grands penseurs de tous les temps ? Si ces philosophes, psychologues, politologues et sociologues l'étudiaient sous tous ses aspects et à toutes les heures, du réveil jusqu'au coucher en passant par les préparatifs, le départ au boulot, la visite chez le médecin, le shopping, la gym, la télé, la cuisine, le dîner, la fête et même les rapports sexuels avant de s'endormir ? Ce ne serait pas triste et nul doute qu'en compagnie de gens comme Descartes, Marx, Hobbes, Platon, Nietzsche ou Freud, notre humain lambda n'aurait pas perdu son temps...
Ecrit par un spécialiste (Robert Rowland Smith fut professeur de philo à la célèbre université d'Oxford), ce livre qui ne manque pas d'un certain nombre de traces d'humour british est à classer parmi les ouvrages de vulgarisation et pourquoi pas d'initiation. L'auteur illustre son propos parfois décalé, parfois un peu verbeux, par quelques-unes des théories les plus connues de la discipline, telles le « Je pense donc je suis » de Blaise Pascal, l'aliénation de Marx ou la théorie de l'inconscient de Sigmund Freud. L'ensemble est un peu inégal, par moment d'un haut niveau de réflexion, à d'autre d'un ennui certain (on a envie de répondre avec Molière : « Ah la belle chose que de savoir quelque chose ! » quand le discours se résume à détailler de façon alambiquée et pompeuse de simples réalités de la vie quotidienne qui n'en demandaient pas tant... « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement... ») et, au détour d'une page, de petites pépites comme la présentation du feuilleton télé « Sex and the city » ou celle du film « Le silence des Agneaux ». Parfaitement conscient des limites de l'exercice, l'auteur, dans un dernier chapitre intitulé « Pour aller plus loin » propose une bibliographie assez succincte (malheureusement) pour inciter le lecteur, mis en appétit par cette « mise en bouche », à aller se renseigner à la source.