Qui veut la peau de Philip Banter ?
de John Franklin Bardin

critiqué par Esperluette, le 20 août 2002
(* - 52 ans)


La note:  étoiles
Psychose
Philip Banter est un jeune new-yorkais d'une trentaine d'années. A priori, il a tout pour réussir : une épouse aimante et un poste lucratif dans la publicité qui lui assurent respectivement sécurité sentimentale et confort matériel. Mais Philip Banter est victime de ses démons et contradictions. C'est un séducteur invétéré qui boit plus que de raison.
Il pense avoir touche le fond, lorsqu'un matin, il découvre un étrange manuscrit sur son bureau. Le document (censé être de sa main) est une sorte de confession; ou plutôt... une prophétie ! Lorsqu'elle se réalise en partie, Philip commence à se poser des questions. Et lorsque que les événements se précipitent, il n'est pas loin de penser qu'il s'agit d'un complot. Mais qui peut bien vouloir sa mort ? Dorothy, son épouse bafouée ? Jeremy, son ami trahi ? A moins qu'il ne soit atteint de schizophrénie.
Cet ouvrage, écrit à la fin années 1940, plonge immédiatement le lecteur dans l'ambiance particulière des thrillers américains.
John Franklin Bardin procède par petites touches, créant une atmosphère de plus en plus oppressante, dominée par la psychologie des personnages.
Journaliste et publicitaire, John Franklin Bardin (1916-1981), a longtemps vécu à New York. Il a écrit une dizaine de romans, dont trois (Qui veut la peau de Philip Banter, La mort en gros sabots et Que le diable l'emporte) récemment réédités par Joîlle Losfeld. Les spécialistes le comparent souvent à Patricia Highsmith, mais je lui trouve aussi quelques ressemblances avec Agatha Christie. Par exemple, l'énigme n'est pas résolue avant les toutes dernières lignes. C'est insoutenable ! Très réussi, aussi, car la surprise est garantie.