Institutions politiques et sociales de l'Antiquité
de Michel Humbert

critiqué par Veneziano, le 10 décembre 2011
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Genèses de l'idée de démocratie
Cet ouvrage retrace l'évolution institutionnelle, politique et sociale des cités grecques et de Rome, du royaume de Crète à la fin de l'Empire romain. Pendant ces quelques quinze siècles, a été forgée l'idée occidentale de répartition des pouvoirs, de la nature idéale de l'Etat, de la citoyenneté, dont sont exclus femmes et esclaves, de la place des Etrangers résidents - les métèques d'Athènes - , de l'usage de la colonisation, du fait de l'exiguïté territoriale d'abord, des conquêtes d'influence plus tard.

Ce livre permet de faire réfléchir sur l'étendue à donner à la citoyenneté, les éléments de démocratie semi-directe, la collégialité, le parcours fléché des postes publics, le tirage au sort, l’hérédité et l'élection, la pertinence d'une concentration des pouvoirs, circonstanciée et limitée dans le temps.
Il offre la possibilité de maîtriser des concepts mal connus, de mettre de l'ordre dans des notions confuses pour le grand public, et pour moi-même il n'y a pas si longtemps. Il faut accepter de se familiariser un minimum aux langues anciennes, ou au moins d'acquérir le champ lexical minimal, souvent francisé mais la plupart du temps à découvrir.

Comme l'exprime l'auteur, ce genre de saut dans le temps permet un dépaysement, mais sans délassement. La prise de recul face aux pratiques institutionnelles et politiques contemporaines est certaine et, à mon sens, salutaire. Le style sobre et analytique permet une intrusion dans ces mondes d'autant plus facile, outre les difficultés lexicales.