Les Nez-Percés : Drames de l'Amérique du Nord
de Henri-Émile Chevalier

critiqué par Patman, le 1 décembre 2011
(Paris - 62 ans)


La note:  étoiles
Un auteur oublié.
Louées soient les Editions Cartouche ! Oui, louées soient elles de nous offrir de (re)découvrir en France cet auteur aujourd’hui oublié : Emile Chevalier. Combien parmi nous sur ce site le connaissaient avant de découvrir cette critique ? Bien peu j’imagine. Et pourtant, ce brave auteur eût son heure de gloire au 19ème siècle. Qui était-il ?
Henri-Emile Chevalier est né en 1828 à Châtillon-sur-Seine en Côte d’Or. Républicain convaincu, il passe 3 ans dans l’armée qu’il quitte en 1850 pour devenir journaliste à Dijon. Après le coup d’état du 2 décembre 1851 qui porte Napoléon III au pouvoir, le pauvre Henri-Emile passe quelques jours en prison pour un article jugé trop dérangeant pour le nouveau pouvoir. Dès sa sortie de prison, il prend le large et émigre à New York, puis de là à Montréal. Il restera là-bas jusqu’en 1860, contribuant largement à une revue « la Ruche littéraire et politique ». De retour en France après l’amnistie accordée par l’empereur, il contribue à divers journaux, mais son passé républicain et anticlérical joue contre lui . Il se lance donc dans la publication de romans-feuilletons très en vogue en ce temps là, surfant sur le succès énorme des récits de Fenimore Cooper ou Gustave Aimard. L’ami Chevalier va donc traduire en Français et s’approprier purement et simplement des romans d’aventures américains de J.H. Robinson et Paul Kane ! Ce seront « Les Pieds-Noirs » et « La Huronne » en 1862 puis « la Tête Plate », « les Nez-Percés », « les Derniers Iroquois » et « Poignets d’Acier » qui seront des suites plus ou moins réussies de La Huronne dans les années suivantes. Le succès est au rendez-vous et Chevalier connaît donc sa petite heure de gloire en temps qu’homme de lettres. Ajoutons qu’il fût député de Grenelle de 1871 à 1875. Il meurt en 1879 à 51 ans à peine.
Je ne vous raconterai pas « Les Nez-Percés », c’est de toute façon inracontable ! Les aventures d’un improbable aventurier, le capitaine Villeneuve, alias Poignets d’Acier, métis franco-indien qui vers les années 1840 mène une guerre sans merci pour chasser les Anglais du Canada. C’est plein de rebondissements, de combats épiques contre les indiens ou des bêtes sauvages, de chevauchées ou de descentes de rivières en canoë, bref, du roman d’aventure pur jus et dans le style feuilletons de l’époque. Si vous aimez Jules Verne, les cow-boys de Gustave Aimard ou le dernier des Mohicans, foncez sur ce bouquin, vous serez comblés !