Le violon d'Auschwitz
de Maria Àngels Anglada

critiqué par Dirlandaise, le 30 novembre 2011
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Une belle histoire de survie
Ce court récit raconte l’histoire de Daniel, un jeune luthier interné au camp d’Auschwitz en 1944, qui survit grâce à une commande du directeur du camp. En effet, celui-ci collectionne les instruments de musique et apprenant le métier de Daniel, lui demande ou plutôt lui ordonne… de fabriquer un violon aussi beau et performant qu’un Stradivarius.

Je lisais et je me disais que ce genre d’histoire est très répandue dans la littérature mais comment y rester insensible. C’est une formule qui marche toujours et malgré une écriture ordinaire, j’ai tout de même été très touchée par l’histoire de Daniel. Par contre, le style m’a légèrement irritée. Je ne sais pas si cela est dû à la traduction ou bien à ma difficulté de concentration mais certaines constructions de phrases laissent à désirer et parfois, le récit est confus et laborieux. Mais peut-être la brièveté du roman en est-il la cause ? Dommage car l’histoire méritait mieux et une belle écriture soignée et poétique aurait fait de ce livre un petit chef-d’œuvre. Je ne dis pas qu’elle n’est pas de qualité mais j’espérais mieux. Cependant, il reste que c’est un récit fort émouvant et d’une infinie tristesse surtout vers la fin. Il faut s’accrocher et lire jusqu’au bout car alors le conte prend tout son sens. Le livre se lit en quelques heures mais la brièveté m’a un peu irritée car j’ai eu du mal à accrocher et une fois bien en selle, la fin est arrivée trop vite malheureusement. J’aurais aimé plus de développement, suivre Daniel dans sa vie misérable du camp mais enfin, j’ai tout de même apprécié ce court roman à sa juste valeur.

Une adaptation cinématographique serait une excellente idée mais peut-être est-ce déjà fait je ne sais pas…

« Toutes les pièces brutes, destinées à de futurs instruments, révélaient leurs veines odorantes, et entre elles passait l’air qui les séchait lentement, aidé du temps, son frère. Il avait tout appris de son père : il utilisait uniquement du bois de plus de cinq ans d’âge. Du bon épicéa des montagnes et de l’érable, des arbres où avaient niché les hirondelles. Où le vent avait chanté, comme le ferait ensuite l’archet. Dans son rêve, chaque pièce et chaque outil brillaient comme des joyaux – et c’est ce qu’ils étaient, les modestes joyaux de sa couronne d’artisan. »