Lettres philosophiques
de Voltaire

critiqué par Oburoni, le 26 novembre 2011
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Vive l'Angleterre !
Lorsqu'en 1726 Voltaire est libéré de la Bastille (où il avait été envoyé suite à une altercation avec le chevalier de Rohan) il fut chassé en Angleterre. Qu'à cela ne tienne ! La France et sa censure, le pouvoir de gens qui se sont juste donné la peine de naitre l'irritait au plus haut point. Il ne reviendra finalement de Londres que deux ans plus tard, en 1728.

Un exil court, mais instructif.

Dans "Lettres philosophiques" (parfois publié sous le titre "Lettres anglaises") il ne lui faut guère plus d'une vingtaine de lettres pour donner à voir pourquoi le pays fait alors l'admiration de beaucoup. Monarchie constitutionnelle, une meilleure tolérance religieuse et un commerce florissant, le parallèle avec la France en proie à l'absolutisme, la bigoterie et des difficultés économiques ne manque pas d’être sévère. Clamant son admiration pour Bacon, Locke et Newton il a aussi le culot de se servir de ces grands noms pour critiquer durement les philosophes français Descartes et Pascal.

Politique, religion, philosophie, science et même littérature (Shakespeare, Alexander Pope...) l'auteur fait plus que de dresser le portrait d'une nation étrangère : il donne un coup de poing en plein dans le nombril de la sienne.

Voltaire a encore frappé. Ces lettres sont un bijou d'impertinence.