Les chiens sauvages
de Michel Peyramaure

critiqué par Patman, le 9 août 2002
(Paris - 62 ans)


La note:  étoiles
Un cinquième mousquetaire.
Une fois de plus, Michel Peyramaure nous entraîne dans « son » Sud-Ouest, en Périgord cette fois, et plus précisément entre Périgueux et Bergerac, dans cette superbe région de collines et de forêts que l'on nomme le Paréage. Nous sommes en 1639, la France de Louis XIII et du Cardinal de Richelieu, en quête perpétuelle d'argent pour financer ses guerres, pressure les paysans. Un peu partout éclatent des révoltes, dans le Paréage, Pierre Grellety, un hobereau de St-Mayne-les-Peyreol prend la tête de ceux que l'on appelle les Croquants. Durant quatre ans, il tiendra tête avec deux cent fidèles (et de nombreuses complicités) aux percepteurs d’impôts et aux troupes royales, infligeant même à ces dernières une cinglante défaite.Vivants dans le maquis, en petits groupes bien organisés, comme ces hordes de chiens sauvages qui hantent la région depuis la période des guerres de religion 50 ans plus tôt, ils terrorisent les postes militaires, prélèvent un "impôt" sur les marchandises transitant sur les routes qu'ils contrôlent. En 1643, Pierre Grellety sera nommé capitaine par Richelieu et ses Croquants deviendront un régiment du Roi qui combattra les Espagnols dans le Piémont. Le bandit de grand chemin était devenu un vrai soldat...le cinquième mousquetaire ? Le narrateur de l'histoire se nomme Gratien Donnadieu, il est intendant du sénéchal de la province, le marquis de Bourdeilles, mais ses sympathies vont aux rebelles, paysans comme lui. Il deviendra même le beau-père de Pierre Grellety. Personnage neutre dans le conflit, il nous permet de suivre toutes les péripéties de cette révolte et même, grâce à d'astucieux flash-back, les circonstances qui amenèrent à en arriver là.
Un bon livre de Peyramaure, qui n'est jamais aussi bon que lorsqu'il évoque sa région natale. Un petit motif de mécontentement toutefois, lié à l'éditeur, mais ça compte aussi dans le plaisir de la lecture, le nombre invraisemblable (plus de cent !) de coquilles et autres fautes de frappe. A un point tel que ça en devient gênant par moment.un mauvais point à Robert Laffont !