Marius
de Marcel Pagnol

critiqué par Lolita, le 4 août 2002
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note:  étoiles
La trilogie marseillaise...
Le premier volume de la trilogie marseillaise est un petit régal... Une histoire croustillante à souhait....
L'histoire se déroule sur le port de Marseille. Fanny, la fille d'Honorine est certainement la plus belle de tout Marseille, et Marius, le fils de César à l'entendre est le plus beau petit. D'ailleurs, une tendre complicité les unit depuis qu'ils sont tout petits... Panisse, un habitué du bar de César, fait un jour sa demande à Fanny... Celle-ci ne lui dit ni oui, ni non... Par une belle journée où ils buvaient un coup au bar une dispute éclate entre Panisse et Marius. De cette dispute naissent des aveux... Bientôt César découvre que Marius découche tous les mercredis pour aller rejoindre Fanny... Mais Marius a une folie... Une folie bien plus folle que l'amour... Et est-ce que l'amour de Fanny pourra retenir cette folie pour la mer?
Extrait :
"C'est le meilleur moment pour choisir, parce que je ne serai jamais plus jolie que maintenant... Et il me semble que si l'occasion se présente... Il ne faut pas la laisser s'échapper. Marius (nerveux) : Et... L'occasion s'est présentée? Fanny : Oui.
Marius : Qui?
Fanny : Il m'a demandée à ma mère... Marius : Qui?
Fanny : Je ne sais pas si je fais bien de te le dire. Marius (exaspéré) : Si tu ne veux pas le dire, garde-toi-le.
Fanny : Tu le sauras bientôt, vaï. Marius : Oh! Je le sais déjà. C'est le petit Victor. Il y a assez longtemps que ça se comprend.
Fanny : Et toi, tu l'as compris?
Marius : Tout le monde l'a vu? Il venait te parler tous les soirs, sous prétexte de manger des coquillages... Il en a mangé tellement qu'il a failli mourir de l'urticaire.
Fanny : Qu'est-ce que ça prouve? Marius : Ca prouve que c'est un imbécile. Et puis, si tu comptes sur le magasin, son père n'est pas encore mort, tu sais. Fanny : Oh! Je n'attend sur la mort de personne, et je me moque bien de Victor!
Marius : Alors, c'est qui? Fanny : Panisse.
Marius (incrédule) : Panisse? Le père Panisse?
Fanny : Oui, monsieur Panisse. Depuis quelques temps je le voyais venir... Et puis, dimanche dernier, il nous a emmenées au cabanon, moi et ma mère.
Marius : Je le sais, il y avait ta mère! Fanny : Oui. Et pendant qu'elle faisait la bouillabaisse, nous sommes allés nous promener sur les rochers. Et tout d'un coup, il enlève son chapeau et il se met à genoux.
Marius (goguenard) : Le Père Panisse? Ha!
Fanny : Et il me dit qu'il m'aime, que je suis la plus jolie de tout Marseille, et qu'il me veut. Et puis, il se relève, et il essaie de m'embrasser.
Marius (goguenard) : Il essaie de t'embrasser. Et alors?
Fanny : Alors, je lui donne une gifle, parce que c'était le plus sûr moyen qu'il me demande à ma mère. Et ce matin, il m'a demandée."
L'Olympe au bistrot 8 étoiles

Marius est amoureux de la belle Fanny, mais aime tout autant l’idée de voyager. Celle-ci le bouscule en se laissant aimer par l’antique Panisse et ses folles envies. Marius est partagé, à Fanny il assure qu’il ne partira pas mais l’envie le tenaille, et Fanny par amour accepte qu’il s’en aille et l’attendra toujours qu’il revienne plus mûr.

La pièce prend son temps pour poser son action, bien deux actes entiers avant qu’on entrevoie comme à travers les trous d’un mur à claire-voie que sur scène se trame un drame de passion.
Mais l’ensemble est plaisant ! Dans un rythme envolé les grands mots pleuvent dru, se calment aussitôt comme le feu s’allume aux sangs méridionaux pour s’éteindre à l’instant et de nouveau brûler ; ainsi César part-il en colère homérique, agonit et menace, empoigne et injurie, discourt à mots pesés comme un de la Curie, alterne entre les masques tragique et comique. Et tout le charme est là : servir le quotidien, les mots des humbles gens, leurs pensées et leurs craintes, parfois leurs coups de sang, leurs doutes et leurs plaintes avec une énergie digne des patriciens. La pièce, disons-le, ne manque pas d’ampleur, ni d’esprit hugolien, et c’est ce qui m’y plaît ! J’aime bien voir mêlées ces tailles opposées : qu’on donne le petit, mais avec la grandeur !

Froidmont - Laon - 33 ans - 5 janvier 2024


Tout Pagnol est condensé dans cette pièce ! 10 étoiles

Tout l'art de Marcel Pagnol est présent dans ce chef d'oeuvre : l'humour, la tendresse, la poésie, la gouaille marseillaise, mais aussi les douleurs de la vie, l'amitié et l'amour (au sein des couples et entre parents et enfants), l'aventure...
Une très belle pièce, aussi bien à lire qu'à regarder en DVD (dans la version cinématographique d'époque (restaurée) avec l'inoubliable Raimu).
Il y a de nombreuses scènes d'anthologie dont, bien sûr, la partie de manille. Mais il y en a tant d'autres (la leçon de composition du cocktail, la comparaison de Paris et de Marseille, les disputes de César avec Panisse et Escartefigue...) !

JEANLEBLEU - Orange - 56 ans - 7 janvier 2015


les amours de Marius 9 étoiles

Je me souviens très bien de ce jour où en 5ème mon prof de français fut remplacé et que ce dernier m'a fait découvrir la lecture grâce à la découverte de cette trilogie et de ces personnages si attachants.
Je suis tombé amoureux des écrits de Pagnol, de ses mots remplis de lavande & de soleil !
Merci à ce professeur de français et surtout merci à Pagnol de m'avoir trouvé cette passion.
Marius & César sont particulièrement touchants dans ce 1er volume.

Gardigor - callian - 47 ans - 29 mars 2013


Du soleil dans les mots 9 étoiles

Premier volet de la Trilogie Marseillaise, Marius se distingue par un rendu des sentiments d'amour entre père et fils, entre amants, le tout rendu dans une atmosphère particulièrement attachante, avec des scènes mémorables.

A lire, mais surtout à voir, pour se laisser prendre par un air qui sent le soleil, une certaine gouaille, mais aussi la mer, grande gagnante de ce premier volet.

Fa - La Louvière - 49 ans - 20 février 2012


Un début génial 10 étoiles

Le premier de la trilogie est génial et nous plonge dans un Marseille qui nous fait rêver et nous rend presque nostalgique .
Histoire d'un choix entre amour et rêve de gosse à ajouter à la saveur de belles amitiés , j'ai perso adoré ce livre et je compte bien terminer cette trilogie avec grand plaisir !

John - - 34 ans - 13 novembre 2010


Quelle trilogie !!!!!!! 9 étoiles

Marius / Fanny / César , une trilogie devenue cultissime , par la qualité de l'histoire , des personnages et de la peinture de la société marseillaise.
Pagnol signe - à mon avis - ces meilleures oeuvres par cette trilogie.
A ne pas rater non plus ; l'interprétation magistrale de Raimu dans la retranscription des romans au cinéma.
A lire , à relire et à laisser sur sa table de chevet !

Frunny - PARIS - 59 ans - 16 juin 2010


agréable à relire 8 étoiles

Par les temps qui courent, c'est un petit livre agréable que je recommande à lire ou à relire pendant les vacances pour se changer les idées...
Un peu de romarin dans les pages et le bruit des cigales en fond sonore, on se sent bien avec la compagnie de Marius pendant la lecture!!

Donat - - 46 ans - 16 juin 2008


Tu me fends le coeur !!! 10 étoiles

Mon préféré de la trilogie marseillaise. C'est le seul où j'ai ri du début à la fin.
A chaque fois que je le relis, je revois très bien les acteurs de l'ancienne version ( aaahh, Raimu, Pierre Fresnay !!!), la récente m'a beaucoup déçue.
Mes passages préférés: la partie de cartes, le dosage du pastis, la scène de jalousie de Marius, autant dire tout le livre...
On va dire que c'est mon préféré de Pagnol.

Alouette - Seine Saint Denis - 39 ans - 13 juin 2008


Avé l'assent 8 étoiles

J'ai vu les 2 versions cinématographiques (avec Raimu et avec Roger Hanin) mais je préfère la pièce de théâtre. Dans les 2 films, je me suis toujours demandée si Marius était réellement amoureux de Fanny tant il est froid. Dans la pièce de théâtre, c'est plus visible.
De la trilogie, c'est le livre que j'aime le moins. Et pourtant, déjà, quelle histoire! Ses personnages sont devenus légendaires, tout comme certaines répliques. J'ai relévé quelques expressions et termes savoureux: les 4 tiers d'un verre, la tourifèle (la tour Eiffel), l'opion (l'opium), le ferry-boîte (le ferry-boat)... Un vrai bonheur à lire.
Fanny est aussi beaucoup plus sympathique (je n'ai jamais aimé la Fanny trop larmoyante d'Orane Demazis). On la découvre pleine d'humour, vive, fraîche...
Il y a beaucoup de didascalies, qui permettent de se faire le film dans la tête et qui rendent le texte vivant.
C'est toujours agréable de passer un moment sous le soleil de Marseille.

Mademoiselle - - 37 ans - 30 novembre 2004


Oui mon cher... 10 étoiles

... Je suis entièrement d'accord avec toi! 3,5 étoiles c'est trop peu. Surtout si on accorde 4,5 à MHC!! Il y a là une logique qui m'échappe complètement. Je suis certaine qu'il s'agit d'une erreur de "clic"... Dans ses écrits, Pagnol fait rire, Pagnol émeut. Et particulièrement dans celui-ci (et les suivants: Fanny et César). C'est la vie, c'est l'amour, c'est la mort avec ce petit accent et cette odeur du midi. Vous la sentez? Pagnol c'est aussi Raimu, inoubliable. Ces deux hommes m'ont fait rire aux éclats et pleurer à la fois. Ils ont bercé mon enfance et ça, ça mérite bien 5 étoiles...

Rosenblum Petit - Marcinelle - 50 ans - 5 août 2002


Plus d'étoiles pour ce classique du XXème siècle 10 étoiles

Oui, oui, chère Lolita, Pagnol mérite certainement 5 étoiles pour l'ensemble de son oeuvre, lui qui a donné au "Midi" une identité universelle ! Marius, César et Fanny...une trilogie extraordinaire, 3,5 étoiles...ça me fend le coeur !

Patman - Paris - 62 ans - 5 août 2002