Une poignée de cendres
de Evelyn Waugh

critiqué par Guigomas, le 10 novembre 2011
(Valenciennes - 54 ans)


La note:  étoiles
Un goût de cendres dans la bouche
A Londres, Mr Beaver est un jeune pique-assiette oisif et sans envergure dont l’occupation principale consiste à s’incruster chez des « amis » pour une soirée ou un week-end et dont la hantise est qu’un camarade de Club lui tape sur l’épaule en lui disant « Salut vieux, tu m’offres un verre ? » Sa manman est quelqu’un de très bien, une décoratrice d’intérieur pour aristocrates qui aimerait voir son fils s’élever un petit peu dans la société.

Or Beaver s’incruste un jour chez Brenda et Tony Last dans leur château d’Hetton, grande bâtisse moisie et malpratique, héritage de Tony dans lequel il engouffre ses maigres économies et où il terre sa femme, autrefois reine des soirées du Swinging London, qui s’ennuie à mourir dans cette campagne humide…

C’est ainsi que débute cette histoire bien dans la veine de Waugh, drôle et cruelle à la fois, pleine de personnages raillés, caricaturés, ridiculisés… mais d’une manière qui ne leur ôte pas notre sympathie et on suit le tranquille naufrage du couple de Tony et Brenda en souriant beaucoup mais aussi avec tristesse et en espérant (avec un espoir de plus en plus ténu) qu’un happy end viendra les consoler de leurs déboires.

Comme dans les DVD il y a un bonus, c’est une fin alternative dont l’auteur nous explique la raison dans la préface (mais je n’ai rien compris). Elle viendra faire pousser un petit ouf à certains, comme un peu de pommade sur le cœur.

Evelyn Waugh est décidément un observateur très averti et très critique de la société Anglaise de l’entre-deux guerres. Tout comme dans Scoop et dans Le Cher Disparu, déjà critiqués, ses observations font mouche et demeurent très actuelles. Robert Laffont réédite apparemment ses œuvres en ce moment, outre celui-ci et les deux précités, Ces Corps vils, Retour à Brideshead et Grandeur et Décadence sont disponibles dans la même collection. Miam !