Les enfants de Béthanie
de Saʿīd Abū al-Rīš

critiqué par AmauryWatremez, le 9 novembre 2011
(Evreux - 55 ans)


La note:  étoiles
Une terre sans peuple pour un peuple sans terre...
Voilà quel était le slogan livré aux juifs se réfugiant en Palestine à partir de la construction du Foyer National Juif en 1919, et après la Shoah, c'était l'expression pour beaucoup d'entre eux d'un formidable espoir. Il fuyait l'antisémitisme et les fascismes naissants pour recréer une terre promise et une nouvelle société qui leur permettraient de réaffirmer leur fierté d'être juifs à la face du monde. Seulement voilà ...

Il y avait déjà un peuple en Palestine, comme en témoignent les statistiques britanniques sur les seuls réfugiés en Transjordanie en 48 : 975000 personnes, par exemple, 300 000 habitants à Jérusalem en 1936 dont 250000 musulmans et chrétiens arabes. Des colons venus d'Europe chassent encore des familles entières, des villages qui sont rasés au nom de la Bible et de contrats de bail datant pour certains du XVIème siècle. Cela n'excuse pas les bombes et les attentats suicides mais ils ne justifient pas cette injustice énorme qui permet à l'Occident de régler sa culpabilité sur son antisémitisme en versant des larmes de crocodiles et oublier un peuple entier. Il serait temps d'oublier nos clichés sur l'Islam qui ne font que précipiter les peuples arabes vers le fondamentalisme, il serait temps de se rappeler qu'en 91, nous sommes allés combattre pour des émirs du pétrole, d'ailleurs extrémistes religieux, et leurs revenus. On ne dit pas colonie mais implantation pour Israël, pourquoi ? Pourquoi personne ne dit qu'en ce moment il y a de l'eau et de l'électricité un jour par semaine dans les territoires prétendument autonomes ? On attend les pamphlets et les indignations de vierges effarouchées des intellectuels français. Voilà qui serait anti politiquement correct ...