La colo de Kneller
de Etgar Keret

critiqué par AmauryWatremez, le 9 novembre 2011
(Evreux - 54 ans)


La note:  étoiles
"Aucun sens des responsabilités !"

Il y a les religieux, les hypernationalistes, les sionistes et il y a des gars dégagés comme Keret qui se fout à Tel Aviv. Ils glandent entre la place Dizengoff et le front de mer, bouffent des glaces à une heure du matin, se beurrent la gueule avec des émigrés russes de fraîche date. Souvent, ils refusent de faire leur service de trois ans et préfèrent un tour du monde. Ce sont des sabras, comme l'auteur de ce livre ou du feuilleton popu des années 70 en Israël : "Lemon Popsicles", on s'amuse beaucoup mais un goût amer reste sur le palais car la guerre peut tout détruire d'un coup (revoyez "Kippour" d'Amos Gitaï). Dans ce livre, Curt Cobain voisine avec un messie aux allures de sauveteur de "Alerte à Malibu" au milieu de nymphettes, les filles noyées réapparaissent, rien n'est vrai, rien n'est important, le monde est déjà détruit. Pourquoi s'en faire de danser sur un volcan ? Puisque le volcan a déjà tout recouvert. L'auteur revendique son individualisme, qui n'est pas de l'égoïsme, ou de l'égocentrie, simplement il ne veut pas obéir à des ordres ayant des injustices pour conséquences, à ne faire que le sale boulot à la place des dirigeants. L'auteur affirme que chaque personne est responsable de ses actes devant les autres. Au lieu d'écouter les cris et braiements des nécrophages, ce que sont les faucons, il faut lire Etgar Keret et Amira Hass.