La dernière récolte
de John Grisham

critiqué par Follett, le 2 août 2002
(Guebwiller - 56 ans)


La note:  étoiles
Le coton du désespoir
John Grisham, l'auteur américain le plus au monde, maître incontesté du thriller juridique, change ici de registre en nous proposant un roman rural, inspiré de sa propre enfance, dont l'histoire se situe en Arkansas dans les années 50. C'est l'histoire d'une famille de fermiers pauvres qui n'ont pour seule ressource que quelques champs pour cultiver le coton et survivre. Car c'est bien de survie qu'il s'agit : travail harassant, journées interminables, météo capricieuse, conflits entre saisonniers, l'inquiétude reste permanente chez les Chandler. Grisham choisit comme narrateur un jeune garçon, Luke, qui décrit l'arrivée des saisonniers pour la récolte du coton, "ceux des collines" et une bande d'ouvriers mexicains en septembre 1952 et dont la vente permettra de rembourser les dettes familiales et préparer la saison suivante. Seules distractions de cette famille, l'office religieux du dimanche et leur passion pour leur équipe fétiche de base-ball des Cardinals de Saint-Louis, dont ils suivent les matches à la radio. On retiendra le drame quotidien de cette famille américaine qui use sa vie pour une récolte misérable, dont les parents du petit Luke se décideront quand même à quitter pour tenter de trouver un nouvel élan ailleurs et fuir cette pauvre destinée. L'auteur, à travers cette oeuvre personnelle, inspirée de ses souvenirs d'enfance, livre un témoignage émouvant de la bataille quotidienne de cette famille pour rentrer la récolte, les difficultés à gérer l'indispensable participation de saisonniers, l'univers d'un petit monde de l'Amérique profonde des années 50 d'avant la télé, la rudesse de la vie de fermier en raison des conditions climatiques aléatoires, des lois du marché. Un livre très attachant et qui reste encore d'actualité.
L'auteur sort des sentiers battus ... 8 étoiles

Très agréablement déconcertant, car l'auteur nous a trop fréquemment habitué aux rouages de la justice américaine (donc son rapport avec l'argent). Un de mes Grisham préférés.

Alaind1961 - - 62 ans - 19 janvier 2014


mi coton mi haine 8 étoiles

Habitué de Grisham, et de ses intrigues judiciaires, j'ai été désarçonné par ce roman.

Dans la lignée de Pagnol (la gloire de mon père...) Grisham nous conte les deux mois de vacances scolaires du jeune Luke (7 ans, mais très mûr dans sa tête) dans un petit village d'un état du Sud très pratiquant et quasiment figé dans le passé.

Les journées d'été s'écoulent sur la plantation de coton, au rythme régulier de la cueillette, des nouvelles de la guerre en Corée, des retransmissions radio des matchs de base-ball, des offices religieux...
Sur ce tempo de métronome, quelques évènements pittoresques font battre plus vite le cœur du jeune héros : les premiers émois amoureux, la violence (des hommes et des éléments) et la mort.

La simplicité, la linéarité de ce récit est envoûtante. Un petit bonheur de lecture.

Philc - - 61 ans - 21 juin 2011


ça se lit 8 étoiles

Intéressant, bien écrit, un certain suspense. On passe un bon moment

Laure 11 - - 50 ans - 15 septembre 2010


Amérique profonde 6 étoiles

Pas grand chose à retenir de ce livre si ce n'est une bonne photographie de la vie de fermier en Arkansas dans les années cinquante. L'ambiance y est, jour après jour, le temps s'écoule doucement. Les discussions tournent autour du prix du coton et des caprices de la météo. On s'y croirait malgré tout, et n'est-ce pas là l'essentiel?

Pat - PARIS - 60 ans - 22 mars 2010


Un récit touchant, maîtrisé et mesuré 8 étoiles

John Grisham nous livre un récit parfaitement maîtrisé, où les petites anecdotes alternent avec des évènements plus graves voir tragiques, mais sans jamais sombrer dans la surenchère.
L'auteur a eu l'intelligence de rester mesuré dans la proportion prise par les évènements (climatiques notamment) conférant à la narration un aspect tout à fait crédible et tout simplement réel. On peut certes reprocher la minceur de l'intrigue mais cela est tout simplement voulu dans un souci de cohérence et de conformité à la réalité historique.

Le choix d'un narrateur de 7 ans peut amener quelques critiques quant au style d'écriture, simple et léger mais il amène aussi son lot de moments de naïveté touchante et de rêves perpétuellement changeants.
C'est aussi un moyen pour l'auteur de relater une perception différente de ce monde d'adulte entourant le petit Chandler. Lui voit d'un œil extérieur la récolte du coton (bien qu'il y participe) car indirectement impliqué dans les aspects économiques. Et il voit aussi le désir d'un avenir différent dans le regard de sa mère.
Et puis il est expansif là où les adultes préfèrent se taire et cacher leurs émotions. Lui pleure, s'émeut, a peur et découvre (déjà) les premiers émois que peuvent procurer la gente féminine.

Il en reste un roman simple (dans un sens non péjoratif), touchant, d'un milieu qu'on se surprend parfois à vouloir mieux connaître malgré sa rudesse. Les valeurs, le mode de vie, l'époque... sont bien éloignés de nous et pourtant à certains moments on se prend à s'imaginer à travers champs, loin finalement de la civilisation.
Un instant fugace qui s'efface quelques secondes à peine après cette drôle d'idée...

Ngc111 - - 38 ans - 7 janvier 2010


La petite maison de la colère 8 étoiles

Eh oui, je lui trouve des faux airs de "La petite maison dans la prairie" et des "raisins de la colère" à ce roman inhabituel de Grisham.
L'histoire est certes moins dramatique que dans le chef d'oeuvre de Steinbeck mais ne mérite pas, selon moi, de n'être abordée "qu'en surface".
Grisham procède par petites touches pour nous conter l'histoire de cette famille rurale, ce qui donne au final une véritable profondeur à son récit.
La qualité d'un roman ne se mesure pas à l'aune du drame qu'il met en lumière, et c'est heureux.

Erve - Jalhay - 58 ans - 11 octobre 2007


l'école de la vie 8 étoiles

A travers son travail au champ de coton, pendant une période interminable de deux mois, on pourrait presque dire que Luke, petit garçon de sept ans, apprend les règles de la nature et de la vie.
Les caprices des conditions climatiques ou celles des travailleurs familiaux et étrangers rythment les échanges humains dans cette contrée rurale d'Arkansas.
En effet, je trouve aussi que Luke est extraordinairement déluré pour son âge, surtout pour un enfant qui vit en retrait avec ses parents et grands parents et qui n'a pas tant de distractions que cela !
Cette histoire , somme toute très attachante, témoigne de la dure existence des fermiers dans les années 50 et nous renvoie en même temps que la notion d'épuisement physique et de violence, une dimension plus humaine d'entraide, de partage et d'amour ...
Quand on connait le style et les autres romans de Grisham, on éprouve quelques difficultés à entrer dans le champ de coton; mais l'écriture reste claire et fluide !

Lecktése - - 51 ans - 2 mai 2006


inattendu 6 étoiles

Et oui c'est mon premier livre de John Grisham, et je ne m'attendais pas à ça puisqu'il est surtout connu pour ses intrigues. On se retrouve ici dans le quotidien d'un petit garçon, fils et petit fils de fermier, en pleine récolte au fin fond de l'Amérique des années 50. C'est très bien écrit et très émouvant mais c'est un peu plat, il se passe beaucoup de petits évènements (il faut aimer le base ball!!) mais pas de grand drame. C'est typiquement une tranche de vie. Je n'avais pas l'intention de lire un tel livre, mais je l'ai lu avec plaisir sans le dévorer pour autant.

Ald_bzh - Brest - 45 ans - 21 novembre 2005


qui sème le vent... 9 étoiles

Beaucoup a déjà été dit sur ce roman, mais bon, permettez-moi d'ajouter ma petite graine au champ...

L’écriture est comme d’habitude très agréable à lire et le style à la hauteur de nos attentes. Par contre, l’histoire est pour une fois différente de celles que nous avons l’habitude de lire chez Grisham : point n’est question d’avocat, de Cour et de meurtre cette fois-ci, non, on descend dans le sud profond des Etats-Unis et l’on y suit une famille de pauvres agriculteurs pendant la récolte de coton de l’automne 1952. Les saisonniers viennent d’arriver, un mélange de mexicains et de « pauvres encore plus pauvres » et ce sera le début d’un trimestre de tensions, de drames mais aussi de petits bonheurs, le tout environné d’une sensibilité de bon aloi. Le petit Luke, sept ans, observe tout cela avec ses yeux d’enfant et doucement, commencera à s’intégrer dans le monde des adules.

Roman à haute teneur auto-biographique, on y découvre un Grisham sensible et profond qui manie à la perfection les rouages rustres d’un monde difficile, dur, où le combat de tous les jours est certes plus âpre que les jeux de robes noires des Cours de Justice...

Pendragon - Liernu - 53 ans - 9 avril 2005


Lon des thrillers juridiques...sans aucuns regrets 8 étoiles

Un beau témoignage qui décrit simplement, et avec justesse et émotion, la vie d'une famille qui rejoue son avenir chaque année, au moment de la récolte du coton. C'est une course contre la montre, pour trouver des ouvriers, venus des collines, et des Mexicains, afin de récolter le plus possible sous une chaleur écrasante, dans l'incertitude de la météo à venir...orages, cyclones, inondations, qui peuvent abruptement stopper la récolte,...et toute chance de rembourser ses dettes.
C'est aussi le récit d'une famille qui vit presque en autarcie le reste de l'année,(hormis la messe dominicale et la sortie hebdomadaire en ville) et qui s'ouvre au monde en accueillant ses journaliers le temps de la récolte.
Sous les yeux de Luke, gamin de sept ans, des liens se tissent, mais aussi beaucoup de rivalités...la cohabitation représente pour lui chaque année de nouvelles aventures,...qui s'avèreront dramatiques lors de cet été 1952.

Nirvana - Bruxelles - 51 ans - 17 janvier 2005


Mince 4 étoiles

Les nostalgiques d'un temps plus simple y trouveront peut-être leur compte, les autres, comme moi, y trouveront peu d'intérêt. L'intrigue que Grisham nous raconte est assez mince et dénudée d'émotions. Contrairement aux épopées de Steinbeck, la dernière récolte est livre que l'on lit en surface puis que l'on oublie rapidement.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 14 décembre 2003


Les fleurs et les épines du coton 8 étoiles

Qui aurait pu croire que le roi des romans juridiques nous offrirait un jour un livre nous contant la vie des fermiers de l'Arkansas dans les années cinquante? John Grisham a choisi de changer de style et fait mouche. On est attendri par ce gamin de sept ans qui ramasse le coton dans le secret espoir de se faire assez d'argent de poche pour se payer le maillot de son équipe de base-ball préférée. A travers les yeux de cet enfant, on découvre l'univers des fermiers, soumis au bon vouloir de la météo, les tensions entre saisonniers et mexicains... Une réussite, vraiment!

Maya - Eghezée - 49 ans - 20 mai 2003


100% coton 8 étoiles

Un très beau récit qui nous ramène quelques années en arrière dans la campagne américaine, en Arkansas. L'histoire d'une famille et surtout l'histoire d'un petit garçon qui rêve de glace à la vanille et de base ball en ramassant son coton sous la canicule, qui s'émerveille devant le premier match de base ball qu'il voit à la télévison, et qui va connaître le temps d'un été bien des secrets...
simple, émouvant, beau.

Nelle - Bonne - 48 ans - 17 janvier 2003


Les raisins de la colère 8 étoiles

La dure vie des ouvriers agricoles dans l'Arkansas dans les années 50, contée à travers les yeux de Luke, un gamin déluré de 7 ans. Lors de la récolte du coton, unique moyen de subsistance des métayers, on embauchait des saisonniers, venus des collines et des Mexicains, qu'on allait chercher dans leur pays en bétaillère pour les amener 3000 kilomètres plus loin ! La violence sera omniprésente tout au long de ce récit, car n'élève-t-on pas les enfants à coups de ceinture pour leur faire passer l’envie de désobéir ?
Quoi de plus naturel dès lors à ce que les bagarres soient l’une des distractions favorites des ouvriers agricoles ? Les deux meurtres qui émaillent le récit n'en seront que la conséquence logique . Malgré leur pauvreté, les cultivateurs de coton vivent en autosuffisance : céréales, fruits et légumes poussent en abondance dans leur jardin, un cochon ou deux est sacrifié chaque année, les femmes de la maison conservent à tour de bras, de quoi nourrir une ville entière..
Leur seul besoin d'argent était pour se payer du superflu : du coca-cola, des glaces, du sucre, du café, du pain blanc. tous ces aliments qui de nos jours sont à éviter si on veut conserver sa santé. John Grisham est l'auteur américain le plus lu au monde, parait-il...
D'ailleurs ses romans ne sont publiés que dans la collection "best-sellers" de chez Laffont.Puisqu’on vous le dit. Roman agréable à lire, l'auteur ménage son suspense, la solidarité entre métayers est au rendez-vous, on se préoccupe du transport inhumain des Mexicains, les filles-mères sont montrées du doigt, on ne se marie pas entre Américains blancs et Indiens Mexicains, bref, toute une série de règles vues à travers la lorgnette d'un gamin de 7 ans, un peu trop déluré pour son âge..

Darius - Bruxelles - - ans - 17 janvier 2003