Howard Hughes, l'homme aux secrets
de François Forestier

critiqué par Antihuman, le 6 novembre 2011
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
Un vrai mythe
J'ai lu il y a quelques années, et bien avant la sortie de The Aviator de Scorcese (film pas si mauvais), quelques livres consacrés à ce personnage fascinant à qui l'on doit parmi plusieurs choses le satellite, le voyage sur la lune, le câble et beaucoup d'autres miracles... Et comme il s'agit d'une bio il est sûr que moins on en dit, mieux c'est ! On a effectivement énormément brodé sur Hugues et ses manies et ses "tocs" (surtout de fin de vie) mais au final le fait est qu'on découvre une sorte de gigantesque héros, certes perdu dans ses obsessions et ses excentricités, mais le caractère exceptionnel de ce chercheur et milliardaire en tout genre, idéaliste convaincu aux buts multiples et démesurés -ainsi que de toute façon son avion géant "The Goose" - le font découvrir terriblement loin de ces mesquins et petits ambitieux actuels. Alors bien sûr, la fin de ce cinéaste méprisé, et aviateur meurtri, et gravement blessé, et démocrate de longue date, peut choquer sinon troubler, il est d'ailleurs tout à fait possible qu'il ait été manipulé sur le tard ou assassiné; toutefois loin de la clameur du peuple et des vulgaires tabloids, quelqu'un d'assez singulier se révèle en filigrame: On se sent malgré tout proche de cet individu sans doute paranoiaque, à l'entourage de mormons choisis sur le fil, mais essentiellement à la solitude absolue, qui se déplaçait bien souvent ultra-caché dans de limousines aux vitres fumées ou en brancard vers les plus grand hôtels de Las Vegas, en appelant ensuite la direction des chaînes TV (dont il était le directeur et PDG) afin de choisir ses films. Très moderne et plutôt interactif, non ? On a tous en nous quelque chose de Howard Hugues...


[Présentation de l'éditeur]

Il a battu des records d'aviation, inventé des machines extraordinaires, produit des films fabuleux, " eu " les plus belles femmes du monde, d'Ava Gardner à Elizabeth Taylor en passant par Marilyn Monroe et une cinquantaine d'autres, tout aussi célèbres, on ne résiste pas à un homme qui frète un avion de la TWA pour vous apporter une glace à l'orange. Il n'a jamais rien acheté pour lui, ni maisons, ni tableaux, pas même un porte-clés.

Sur le tard, nu dans un vieux fauteuil, le sexe recouvert entre autre d'un napperon, il donnait des ordres, gérait un empire de trois milliards de dollars, tirait les ficelles de la Maison-Blanche, traversant comme une ombre toute-puissante l'histoire de l'Amérique. Il est mort en avion, terrifié par les microbes mais les ongles longs et les cheveux sales, le corps enveloppé de Kleenex...

François Forestier, journaliste et écrivain, nous entraîne avec brio dans le sillage de ce personnage qu'aucun romancier n'aurait osé imaginer. Fascinant !