Pupilles de fourmis
de Jérôme Karsenti

critiqué par Sissi, le 4 novembre 2011
(Besançon - 54 ans)


La note:  étoiles
Le monde vu d'un autre oeil
Des pensées, des petits histoires, des descriptions, des esquisses de mots, de furtifs instants, des ellipses de sens, des photographies, des images insolites...."Pupilles de fourmis" est tout ça à la fois, et on est tour à tour décontenancé, interpellé et charmé par ce monde vu d'un angle différent.

Karsenti est peintre, et il aime les villes, dont il fait émerger l'âme et les tréfonds:

"La gorge bleue, ouverte, parle sans arrêt d'un monsieur aux chaussures noires, brillantes, en cuir, sans chaussettes, le visage aimable, dormant, le regard percé d'un panneau signalétique, "PARKING".

Puis on passe à autre chose:
"Elles jouent des dés de brume avec des apparitions".

Avant de repartir ailleurs, loin, et d'écouter la courte histoire de ce vieillard qui gribouille des mots sur un carnet.
"Son premier vers dans une décomposition déjà active."

Le petit livre est parsemé de belles photographie en noir et blanc faites par l'auteur, représentant toutes des lettres en laiton, ou en fer, peu importe, au bout d'une grande tige, celles des anciennes machines à écrire.

Insolite, inégal, déconcertant, mais original et percutant.