Nos étoiles ont filé
de Anne-Marie Revol

critiqué par Hervé28, le 2 novembre 2011
(Chartres - 55 ans)


La note:  étoiles
Poignant
Parmi les nombreux livres que j'ai lu, celui-ci est sans nul doute le plus poignant, le plus bouleversant.
A chaque page, ou plutôt à chaque lettre qu'Anne-Marie Revol envoie à ses jeunes filles disparues dans un drame,les larmes me montent aux yeux.
Lecture parfois insoutenable (non aucune description morbide, dans ce récit) où nous suivons le quotidien d'un couple, le quotidien sans leurs filles, pendant plus d'un an.
Quelle courage pour cette mère qui, chaque jour, tient ce journal ou plutôt s'impose à écrire une lettre par jour à ses chères disparues: elles débutent toutes par des mots doux: "Mes topazes; mes reines de Saba;mes câlines, mes petites fleurs, mes poussières d'étoiles..."
Pourquoi lire ce livre, par voyeurisme? par compassion? par curiosité?
Un peu des trois, je crois.
J'avais repéré ce récit lors d'une interview de l'auteur sur France 2 -chaine sur laquelle elle travaille- et j'avais été étonné de la joie de vivre qu'elle dégageait. J'ai eu envie de savoir pourquoi.
Ce récit livre la réponse, et la dernière lettre donne presque le secret de son bonheur.
Un livre émouvant,dur mais aussi plein d'espoir.
A la lecture de ce récit, j'ai pensé à cette citation de Michel-Ange: "Dieu a donné une soeur au souvenir, et l'a appelée l'Espérance"
L'éternel : pourquoi? 8 étoiles

Mes étoiles filantes,

C'est étrange... Dans le vocabulaire courant, quand on perd son père, sa mère ou ses deux parents, on dit qu'on est «orphelin». Quand on perd sa femme, on dit qu'on est «veuf». Ou «veuve», quand c'est son époux. En revanche, quand on perd ses enfants, on ne dit rien. Il n'y a pas de mot pour désigner cet état.


Anne Marie Revol est journaliste. Le 11 août 2008, alors qu'elle rentrait d'un voyage en Grèce avec son mari , ses deux petites filles, confiées à ses parents , sont mortes brûlées dans un incendie. Il y avait deux filles, et il n'y a plus rien. Un vulgaire fait divers et tout s'écroule. Pourquoi? Où est-ce qu'on a déconné ?

Passée la première envie, celle d'en finir aussi tous les deux, Anne Marie Revol a essayé de poursuivre. En parlant à ses filles comme elle leur parlait quand elles étaient vivantes. En leur écrivant et en racontant, au jour le jour les maladresses des proches, des moins proches, les impairs de l'administration fiscale, le désarroi, le réconfort et la douleur. Tous les détails pratiques à affronter, toutes les petites réflexions qui viennent à l'esprit, avec beaucoup de naturel et souvent d'humour. Tout ce qui finalement fait la vie .
C'est bien sûr un livre émouvant, touchant , très honnête et lucide aussi ( elle ne s'épargne pas, Anne Marie Revol!) mais il frappe surtout , et c'est ce qui m'intéresse dans ces témoignages, par la capacité de résistance de cette jeune femme et son don pour retranscrire en mots tous les sentiments qui la traversent au fil du temps.

Paofaia - Moorea - - ans - 7 décembre 2013


Un réel chef- d'oeuvre 10 étoiles

Ce livre est juste époustouflant. Plusieurs fois les larmes me sont montées aux yeux. Et quel courage de la part de la maman d'écrire chaque jour ces lettres.
Ces lettres qui la lient d'une certaine façon à ses filles tout en libérant son propre esprit.
Très belle oeuvre.
C'est un livre à lire absolument qui se lit très facilement car nous sommes embarqués dans la vie quotidienne de ce couple qui a perdu "leurs étoiles". Cela nous fait voir la vie différemment, et change les personnes.
Magnifique histoire. Une grande oeuvre.

Matou - - 32 ans - 30 octobre 2012