L'élixir de longue vie
de Honoré de Balzac

critiqué par Exarkun1979, le 23 octobre 2011
(Montréal - 45 ans)


La note:  étoiles
L'Elixir de longue vie
Cette courte histoire est assez étrange. Elle raconte une version fantastique du récit de Don Juan. On a ici un Don Juan qui est très narcissique et égoïste. Il fut un très mauvais fils, un très mauvais mari et un très mauvais père qui profita de tous les petits péchés hédonistes. Ce qui rend le livre étrange, c'est la fin que je ne raconterai pas. Tout ce que je peux dire c'est Balzac tombe dans le fantastique. Honnêtement, j'ai trouvé le récit plutôt ordinaire mais au moins la fin était inattendue.
Une bien curieuse nouvelle ! 8 étoiles

Voilà une bien curieuse nouvelle, purement fantastique. Balzac nous prouve là sa capacité à diversifier les genres et les thèmes. Et cette incursion dans le fantastique et même dans l’horreur est réjouissante !

Il nous conte ici l’histoire d’un homme qui dispose d’un élixir qui permet de vivre longtemps, et même de faire revivre après la mort ! Cette courte nouvelle (27 pages dans l’édition où je l’ai lue), très bien écrite, comme toujours ou presque avec Balzac, intrigue et étonne, dégoûte et rebute, fascine et enchante, amuse et égaie ! C’est un conte fantastique qui a pour thème la possibilité de la vie éternelle. Et cet homme, qui a reçu cet élixir de jouvence de son père, va tout faire pour organiser sa résurrection après sa mort en se servant de son propre fils, inconscient des manœuvres de son père pour l’amener à ce qu’il (le père) soit sûr qu’il (le fils) se conformera bien à ce qu’il exigera de lui et lui permettre de revenir à la vie. Mais tout ne va pas se passer comme prévu !

Balzac sait décidément amener et décrire des situations dans le plus pur style du fantastique, tout spécialement dans cette nouvelle, où se sent saisi à la fois par l’étrange atmosphère qui s’en dégage et par l’effroi suscité par certaines scènes frappantes. Il n’a rien à envier aux plus grands auteurs du genre, comme Hoffmann ou Maturin. Cela commence donc comme un conte merveilleux qui bascule dans le fantastique et qui finit dans l’horrible et même le grotesque.

Je trouve tout de même que la fin est trop invraisemblable pour que la nouvelle puisse être qualifiée de totale réussite. On n’en passe pas moins un bon moment de lecture distrayante et qui accroche bien la curiosité du lecteur

Cédelor - Paris - 52 ans - 20 septembre 2024