Les 40 jours du Musa Dagh
de Franz Werfel

critiqué par DE GOUGE, le 19 octobre 2011
(Nantes - 68 ans)


La note:  étoiles
Résistance contre le génocide arménien
Avril 1915 : les "jeunes Turcs" sont au pouvoir et tout le monde (Arméniens inclus) y a cru. Mais la guerre arrive, la Turquie s'allie à l'Allemagne et utilise cet épisode de désordre collectif pour se débarrasser de l'ennemi héréditaire ....L'Arménien !
Un peuple doux, peu enclin à la révolte, quelle meilleure proie quand, pour rassembler une nation, il est si utile de se trouver un ennemi intérieur commun ! (ça vous rappelle quelque chose ?).
Ce livre relate un épisode réel : la révolte de quelques villages , soit quand même environ 5000 personnes, qui refusent la déportation mortelle ( oh, pas sans douleurs, lâchetés et remise en cause de chacun) de mourir comme des agneaux.
Ils montent, à la surprise générale, sur un sommet et organisent la vie quotidienne et la résistance, pendant 40 jours (dans la réalité : 53 jours).
C'est cette histoire : pauvres ou riches, enfants ou adultes, intellectuels ou artisans, intelligents ou "bas de gamme" , généreux ou égoïstes, lucides ou inconscients, bref, l'histoire de 5000 personnes volontairement révoltées, qui doivent construire une nouvelle société basée sur la lutte pour la survie, malgré les éléments, la mesquinerie et .. la faim.
La fin est historique : 2 navires français sauveront ... ceux qui auront survécu à cet atroce affrontement militaire et organisationnel.
l' histoire, un peu romancée, pour qu'elle ne soit pas trop ardue est un miroir de nos sociétés.
Que chacun qui veut se regarder en face lise ce livre : on ne peut en sortir indemne.

Il est intéressant de remarquer que cette "horde" se voit aidée par des musulmans et un allemand : pas de manichéisme !