Le cas Sneijder
de Jean-Paul Dubois

critiqué par Patman, le 20 octobre 2011
(Paris - 62 ans)


La note:  étoiles
Une odeur de poulet rôti...
On ne présente plus Jean-Paul Dubois, auteur d’une quinzaine de romans qui ont connus pour certains un succès considérable. On connaît son humour parfois (souvent) grinçant. Tout beau tout chaud, voici qu’arrive « Le Cas Sneidjer ». Que dire de ce dernier né ? Je préfère ne point trop en dévoiler. Sachez seulement qu’il y sera beaucoup question d’ascenseurs, de crottes de chien et qu’il flotte sur tout ça une délicieuse odeur de poulet rôti pseudo-fermier… Les nombreux admirateurs de J-P Dubois seront, je pense, ravis de retrouver l’auteur au mieux de sa forme. Tendresse, humour noir et mélancolie sont les maîtres mots qui me viennent spontanément à l’esprit pour l’évoquer. Gageons que ce livre fera partie des best-sellers de la fin de l’année.
Roman psychologique un peu lourd 5 étoiles

Un homme rescapé d'un accident d'ascenseur, soudain obnubilé par les ascenseurs et qui lâche son boulot pour devenir promeneur de chien. Sa famille, assez peu sympathique d'ailleurs, le fait interner lorsqu'elle découvre qu'il veut aller à Dubaï prendre l'ascenseur dans la plus haute tour. Voilà en bref l'histoire ...
Je dirais que ce n'est pas du tout mon style de lecture, ce qui explique probablement pourquoi je n'ai pas apprécié ce livre à sa juste valeur. Je suis allée jusqu'au bout par curiosité mais je n'ai jamais été vraiment intéressée par le récit. Il m'est difficile d'écrire une critique sur ce livre : impossible de dire qu'il est mauvais au point d'être ignoré, tout comme il est impossible de dire que c'est un incontournable ... Une chose est sûre, le récit de ce pauvre homme qui a perdu sa fille dans l'accident d'ascenseur montre le choc psychologique qu'il en résulte.

Chris - Bruxelles - 50 ans - 17 septembre 2014


Compassion 7 étoiles

En refermant ce roman sombre, on reste marqué par la mélancolie, la solitude de cet homme sorti brisé de cet accident du 04 janvier 2011.
Il dérive, se noie peu à peu dans des pourquoi sans réponses. Personne ne comprend sa souffrance, personne… ni sa femme rigide et dure, ni ses fils copie conforme de leur mère , ni ses collègues personne…. Alors il pleure en silence le seul être qui eut jamais compté pour lui , sa fille, morte dans la chute de cet ascenseur dans une tour de Montréal.
Pas une main tendue , pas un regard de compassion rien sinon le mépris de ses proches. L’auteur nous offre dans ce livre , avec un style parfois tendre , parfois teinté d’humour noir , accompagné d’une bonne dose de dérision , l’histoire triste et poignante d’un homme seul face à son drame . Nous prend alors l’envie de lui tendre la main , de l’accompagner dans ses balades , de le soutenir , de l’aimer , on souffre avec lui en se révoltant contre ces coups du sort qui l’accablent .
Jean Paul Dubois ce virtuose des mots avec sa puissance d’écriture nous offre un roman fort et beau à ne pas manquer pour les inconditionnels de l’auteur

Elfe191 - - 68 ans - 28 septembre 2012


Etude d’un cas pathologique 7 étoiles

J’ai lu avec plaisir et sans ennui ce récit, d’abord amusée par le regard lucide et désenchanté de Sneijder sur sa vie conjugale et familiale,puis par certaines scènes liées à la fonction du promeneur de chiens. On trouve ici l’humour désabusé auquel nous a souvent habitués JP Dubois

Mais j’ai ressenti progressivement un malaise face aux allusion répétées aux notions de chute, à la multiplication des crises d’angoisse, des réactions surprenantes, des recherches obsessionnelles, qui mènent le héros dans une course irrémédiable à l’abîme dont il est conscient.

Si la fin est abrupte et peut paraître décevante, elle permet de porter un autre éclairage sur l’ensemble du roman et de reconsidérer tout ce qui précède, elle n’est que la dernière étape d’une chute commencée depuis des années,accélérée par l’accident d’ascenseur et la mort de Marie, d’une métamorphose progressive qui finit par faire de Sneidjer un bon chien docile, enfermé dans un chenil psychiatrique. La fin est poignante, par la lucidité dont fait preuve le narrateur, et par l’attente de la mort dans l’espoir d’y retrouver enfin sa fille.

LE CAS SNEIDJER : l’étude d’un cas pathologique, menée non par le soignant mais par le patient conscient de sa déchéance , présentée avec un humour qui laisse transparaître le désespoir.

Alma - - - ans - 23 août 2012


Du rôle de l'ascenseur dans notre société 8 étoiles

Paul Sneijder est le seul survivant d'un accident d'ascenseur où sa propre fille a perdu la vie. Accident techniquement impossible.
Sorti de l'hôpital, il va s'interroger sur le sens de sa vie, ses lâchetés, son avenir.
« Je voudrais me dépendre de ma mémoire. »
Il va s'interroger sur la place de l'homme (et du chien) dans une société moderne verticale, dépendante de la technologie et bien sur, sur l'importance de l'ascenseur dans cette société:« il nous conduit dans un univers sans issue, comme jadis quand il enfonçait le mineur au fond du puits. Un ascenseur immobile est un neurotransmetteur canalisé."

Avec un humour très particulier:
« La vie, ce sport individuel qui mériterait , pour peu que l'on considère l'absurdité de ses règles, d'avoir été inventé par un Anglais bipolaire, avait assez d'humour pour laisser à des chiens, dont je ramassais ce que l'on sait, le soin de me redonner une petite part de la confiance et de la douceur dont la plupart des miens m'avait depuis longtemps privé. »

Une histoire pleine de sensibilité alternant réflexions personnelles, auto-inspections, et observations désabusées du monde et de la société moderne et ses aberrations.
« Les faillites aiment les week-ends. Et la vie est pleine de dimanches. »

(Cette lecture m'a rappelé le point de départ d'un roman de Françoise Mallet-Joris « Divine » dont l'héroïne voyait aussi sa vie basculer après une panne d'ascenseur, dans un tout autre registre cependant.)

Marvic - Normandie - 66 ans - 29 juillet 2012


Choc Psychologique 9 étoiles

Conseillé par un ami, cette lecture, sans payer de mine et au travers d'une écriture plaisante, parvient à communiquer des messages essentiels. Parsemé de données didactiques sur les ascenseurs, ce roman décrit un univers glauque et noir dans lequel le personnage central évolue. Alors que notre héros semble enfin pouvoir vivre comme il l'entend après un drame inexpliqué, il se heurte à un univers familial caricaturalement hostile ; on retrouve d'ailleurs un peu cette obsession de l'auteur anti-famille dans "Une vie française".

Tout porte ici sur la question de la liberté individuelle, celle qui permet de faire ce qu'on veut à condition de rester dans le conformisme même hautement immoral. Avoir un amant ou interdire à son mari de voir son enfant d'un premier lit restent conformes à des pratiques horriblement acceptables, mais accepter un boulot jugé dégradant notamment parce qu'il est exercé à proximité directe de celui de haut cadre du conjoint ou renoncer à un procès qu'on est certain de gagner plutôt que d'accepter un compromis, vous fait passer pour un fou, bon à enfermer, au nom d'une société du paraître et du matérialisme qui fait totalement fi des valeurs humaines.

Je conseille donc à tout qui est heureux en ménage ce très bon roman qui m'a vraiment interpellé.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 3 juillet 2012


Descente aux enfers 5 étoiles

Humour noir, mélancolie, désillusions sont les termes qui conviennent pour décrire ce roman.

En ce qui me concerne je ne le citerai pas comme étant un chef-d'oeuvre, même si l'écriture est soignée, bien étoffée.

Certains personnages (la mère et les fils) sombrent trop dans la caricature et je trouve qu'ils présentent comme un déséquilibre vis-à-vis de la mélancolie et de la tourmente des sentiments de l'auteur, qui eux sont crédibles.

Cependant, l'histoire parfois traîne en longueur, et j'avoue avoir eu du mal à finir ce livre... Dommage, j'aime bien le style de Jean-Paul Dubois.

Didoumelie - - 52 ans - 6 mars 2012


Encore très bon, M. Dubois... 8 étoiles

J'ai encore une fois bien aimé cet autre roman de Jean-Paul Dubois. Des relations familiales particulières qui nous font passer d'une situation pathétique à un fou rire assuré. Je le conseille sans hésitation, un bon moment de lecture!

Jonath.Qc - - 46 ans - 2 février 2012


Agréable 6 étoiles

"Le cas Sneijder" est vraiment un roman de notre époque de grande consommation et de plaisir immédiat.
Je m'explique. Voilà trois jours que j'ai terminé le nouveau livre de Jean Paul Dubois, auteur dont j'aime bien les écrits et que je lis régulièrement. J'ai beaucoup apprécié ma lecture. Le sujet, sans être d'une grande originalité, est prenant et très bien mené. J'ai été interpellé par le cas de cet homme victime avec sa fille d'un accident d'ascenseur auquel lui seul a réchappé. J'ai admiré la prouesse de l'auteur d'arriver à nous intéresser à toutes ces anecdotes et détails techniques autour de ces cages qui nous transportent dans les hauteurs de building high-techs. J'ai beaucoup souri lorsqu'il entraîne son héros à devenir dog walker, promeneur de chiens, dans un Montréal enneigé et sous le regard outragé de sa snobinarde d'épouse.
Comme d'habitude, j'ai apprécié que l'auteur se serve de son histoire pour instiller de fines annotations sur notre époque, intelligentes et bien senties.
Alors, pourquoi, lorsque j'ai refermé le livre, après un dénouement abrupt et un peu déstabilisant, j'ai reposé le livre dans ma bibliothèque, dans la partie "à donner" ou "à vendre"? Aucune envie de le garder voire de le conseiller. Mais aucune envie non plus de le démolir. Simplement le sentiment d'un bel objet bien fait, bien écrit, avec pourtant de la saveur mais pas indispensable (enfin, plus que Pancol ou Musso).
Bon, si vous êtes dans un hall de gare, dans la boutique "Relay", "Le cas Sneijder" fera tout de même un excellent compagnon de voyage pour votre Paris/Bordeaux. Et c'est déjà ça !

Pilyen - Le Mans - 67 ans - 8 janvier 2012


Facile à lire 6 étoiles

Je ne referai pas la critique n'en voyant pas l'intérêt. Le héros de cette histoire a pour le moins été bousculé à plusieurs reprises la plus importante étant bien sûr la mort de sa fille Marie. Très vite cependant il apparaît comme un homme s'adaptant très mal à la société dans laquelle il vit.

Il n'a pas d'ambition et ne supporte que mal celle ressentie par sa seconde femme, la première, complètement alcoolique, est morte de froid complètement bourrée. Elle lui a cependant donné une fille qui,elle, aurait réussi si la mort ne l'avait pas emportée dans une chute d' ascenseur. Il sera le seul survivant de cette histoire.

Dès lors il ne lira plus que des revues sur les ascenseurs. Nous pourrions croire qu'il se documente afin de mieux préparer un procès contre le fabriquant. Même pas !

L'argent d'un éventuel procès ne lui aurait pas rendu sa fille mais il n'empêche. C'est de l'argent dont il ne veut pas.

Il hait aussi ses deux jumeaux qui sont aussi carriéristes que leur mère. Ceux-ci sont cependant ses fils.

Ceux-ci finiront par le faire colloquer, considérant qu'il n'est plus capable de se gérer lui-même.

Même si sa femme et ces fils sont bien loin de nous être sympathiques il n'en demeure pas pour autant qu'ils aient tout à fait tord. Son dernier boulot était celui de promeneur de chiens alors qu'il était allergique à leurs poils

Son objectif ? Se rendre à Dubaï pour faire une seule et unique chose;s'offrir un unique trajet dans un ascenseur !...

L'auteur écrit bien mais j'ai trouvé qu'il y avait pas mal de longueurs dans cette histoire qui se termine dramatiquement. De plus, je ne peux pas dire que j'ai appris grand chose à sa lecture... Je n'ai pas été passionné par cette histoire.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 24 décembre 2011


Ironie à tous les étages ! 7 étoiles

Paul Sneijder vit au Québec, il a la soixantaine, il est marié à Anna une cadre ambitieuse, une femme « à haut potentiel » tandis que lui est n'est qu'un simple employé dans une société d'Alcool du Québec dans laquelle il est rentré grâce aux relations de son épouse. Ils ont des jumeaux deux garçons qui sont « des clones masculinisés » d'Anna, Paul se sent vite exclu de sa part de paternité. De son précédent mariage, il a eu une fille, Marie, dont sa deuxième femme ne veut pas entendre parler, ni voir, conditions non négociables ! Pendant près de vingt ans, il accepte lâchement de voir sa fille en dehors de sa nouvelle vie familiale. Un matin lui et sa fille se donnent rendez-vous pour déjeuner, ils prennent l'ascenseur, les portes se referment et c'est la chute libre ! Sur les cinq personnes présentent dans l'ascenseur, Paul est le seul à en réchapper. Après plusieurs semaines de coma, il réintègre son foyer, mais sa vie ne sera plus jamais la même. Il ne veut plus reprendre son travail, ne voulant plus vivre fermé, les endroits clos lui donnent des crises d'angoisses. Il trouve un emploi de « promeneurs de chiens » au grand dam de sa femme et ses fils qui trouvent qu'il est tombé bien bas et qu'il fait le déshonneur de leur famille. Mais Paul s'obstine, curieux du monde et des êtres. Il ne peut s'empêcher d'essayer de comprendre, d'appréhender tout ce qui l'entoure, le fonctionnement des ascenseurs devient une obsession. Il a besoin d'accumuler des petits savoirs, une multitude de choses inutiles, mais qui lui permettent de fouiller dans sa mémoire et de tenter de trouver des réponses à ses questions. Un roman ironique sur un homme désenchanté qui a perdu ce qui lui était le plus cher en quelques minutes. Un roman qui décrit le rôle essentiel des ascenseurs, dans nos vies modernes. Ainsi leur verticalité est devenue toute puissante, « nous sommes tous à des degrés divers, leurs obligés », « ceux sont eux, uniquement, qui ont permis l'émergence de ces mégapoles », « nous devons veiller à tout, contrôler nos habitudes. Parce ce que au-delà d'un certain degré de promiscuité et d'entassement, bien peu de chose suffit pour que les animaux deviennent fous ». Après la lecture de ce roman, je vais regarder les ascenseurs d'un autre œil !

Oops - Bordeaux - 58 ans - 14 novembre 2011


Faut il un accident...? 8 étoiles

Pauvre Monsieur Snijder ! Il a du attendre un tel accident pour enfin se rendre compte qu'il avait tardé à refuser le genre de vie qui fut la sienne ! A le lire, quelle misère, quelle froideur que la vie de couple, surtout quand on se fait imposer des choses inadmissibles par sa.... seconde femme. Je lui aurait conseillé de partir dès le début, comment peut on gâcher ainsi son existence au nom d'un certain confort, par lâcheté, pour ne pas faire de vagues, ou parce que l'on manque d'imagination?
Je n'en suis qu'au tiers à peine de ce bouquin qui s'annonce excellent et dont je raffole du style, celui de JP Dubois duquel j'avais déjà dévoré "Une vie française" et "Vous plaisantez, Monsieur Tanner" et vu le non-moins fameux "Kennedy et moi" adapté de son livre ( avec JP Bacri fidèle à lui-même ). Je reviendrai, c'est sûr, livrer mes impressions quand j'aurai terminé la lecture.
En attendant, je mets déjà 4 étoiles !

Mais arrivée à la moitié, c'est un livre sur le couple, ça ! L'ascenseur n'est qu'un prétexte ( au demeurant excellent, d'ailleurs je me demande si j'en emprunterai encore un, un jour ...) C'est un récit de constat de non-amour conjugual et filial, en ligne directe et/ou indirecte. Je pense découvrir via le biais de la littérature qu' "avec le temps on n'aime plus ", d'accord, je l'ai expérimenté, mais alors, pourquoi s'acharner à rester? Et je pèse ce verbe : " s'acharner " .... ça a à voir avec la chair, ce truc, je ne comprend pas, voudrait-on s'étriper soi-même? Un peu de respect de soi, s'il vous plait !

Intermède, pour reprendre son souffle ....

La fin ! ! ! ! Ca fait peur, tout de même ........ dépossédé de tout, Monsieur Sneijder, et par dessus tout, de son libre arbitre! C'est diabolique .... Mais que de gâchis au nom d'une pseudo-fidélité ....... Brrrrrrrrrrrrrr

Anthe - - - ans - 8 novembre 2011


Ascenseurs québecois... 8 étoiles

Un cadre français d'une soixantaine d'années, installé au Québec, est victime d'un horrible accident d'ascenseur dont il est l'unique rescapé, sa fille adorée faisant partie des victimes.

C'est l'occasion pour lui de s'interroger sur sa vie (complexe !) en organisant de nouvelles perspectives ; il sera même promeneur de chiens ! Le lecteur apprendra tout de ses difficultés familiales et beaucoup des ascenseurs et de leur techniques, des compagnies d'assurance, etc. Le tout dans un style agréable, avec des références inattendues (Saviez-vous que le coureur automobile Stirling Moss avait été victime à 80 ans d'un tel accident ?).

On ne s'ennuie pas, l'auteur fait preuve de dextérité et d'imagination. J'ai toutefois été déçu par la fin un peu abrupte...

Tanneguy - Paris - 85 ans - 23 octobre 2011