Je ne sais pas parler
de Franz Bartelt

critiqué par Patman, le 10 octobre 2011
(Paris - 61 ans)


La note:  étoiles
...Euh ?...
Franz Bartelt a déjà commis une trentaine d’ouvrages, j’aurai donc encore l’occasion de vous seriner les oreilles avec cet auteur que j’apprécie beaucoup et ce depuis quelques années déjà ! En bon ardennais, Bartelt est travailleur, obstiné, amateur de bière et volontiers taiseux. Ça tombe bien, c’est justement le thème de ce livre, dernier en date que j’ai lu de lui pas plus tard que ce week-end (et avant-dernier de sa production à ce jour). Comme d’habitude, un court roman (ses œuvres excèdent rarement les 200 pages) qu’on lit avec délectation et sans quasiment reprendre son souffle.
Le narrateur est un obscur et discret chroniqueur littéraire qui vit caché au fin fond des Ardennes. Et il ne s’en plaint pas, car en effet, s’il manie habilement la plume, notre homme a horreur de parler en public ! Et même horreur de parler tout court… Or voici donc qu’il doit aller à Paris participer à une émission de radio. Il aurait pu refuser d’y aller bien sûr, mais son problème est qu’il ne peut pas dire non…pour refuser, il faut argumenter, et ça, c’est au dessus de ses forces ! Le voici donc qui prépare du mieux qu’il peut son intervention avec l’aide de la belle Mioupe son amie et complice de toujours (elle supporte et comprend ses silences).
Un petit extrait pour vous mettre dans le bain :

« Je suis organisé de façon à n'avoir jamais l'occasion de m'exprimer en public. Je vis dans une solitude relative, à l'abri de ma forteresse. La forteresse que je me suis construite petit à petit dans ma tête. Quelquefois, je reste des semaines sans articuler un mot. J'aimerais parler. Je ne le peux pas. Je ne peux pas parler. Je ne sais pas. J'en ai perdu l'habitude. Et puis, je n'ai rien à dire. »

Vous voyez le bonhomme ? Je ne vous dévoile rien de plus de ce roman, je vous laisse le plaisir de la découverte. Ceux qui connaissent déjà l’univers déjanté de Bartelt trouveront ici une fois de plus à se délecter, les autres, précipitez vous sur ce livre, vous ne le regretterez pas !