Les enfants du limon
de Raymond Queneau

critiqué par JEANLEBLEU, le 27 septembre 2011
(Orange - 56 ans)


La note:  étoiles
Le monde de Queneau...
Le monde de Queneau est juste légèrement différent du monde tel que nous le connaissons. Cette petite distorsion autorise l'auteur à écrire à la fois des scènes très réalistes mais, de façon entremêlée, également une poésie du loufoque et du décalé.
Les niveaux de lectures sont multiples (et tous intéressants) du plus simple au plus compliqué.
La toile de fond de ce roman (qui couvre la période des années trente) est la décadence (et la renaissance ?) de la famille Limon (la famille d'un industriel qui a fait fortune dans la radio et que la crise de 1929 plonge dans la difficulté).
En parallèle à cette histoire, un personnage apparenté à cette famille (Chambernac) écrit une encyclopédie des "fous littéraires" (que l'on pourrait définir approximativement comme des écrivains ayant publié des oeuvres ayant rencontré un échec total chez leurs contemporains et auprès des générations suivantes ; échec le plus souvent dû au fait que ces oeuvres pseudo-philosophiques ou pseudo-scientifiques ou pseudo-religieuses sont complètement farfelues).
Comme souvent chez Queneau, ces 2 trames (la famille Limon et l'encyclopédie des fous littéraires) s'entrecroisent et interagissent pour notre plus grand bonheur...
C'est subtil, amusant, poétique, philosophique, déroutant, ... comme toujours chez Queneau.
A noter : un personnage reparait du roman "Le Chiendent"
Il est également à noter que les "fous littéraires" et leurs extraits d'oeuvres présentés sont véridiques (Queneau ayant passé une longue période à l'étude de ces "fous littéraires").