Le juste milieu
de Annabel Lyon

critiqué par Aliénor, le 13 septembre 2011
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Aristote de chair et de sang
Ce roman est une plongée dans l’Antiquité. Mais une plongée avec des mots crus et beaucoup de dialogues, qui rendent très actuelle et très vivante cette période historique. Il s’agit bien sûr d’une fiction, mais l’auteure a fait beaucoup de recherches et a mis sept ans à écrire cette histoire de la rencontre entre Aristote et Alexandre, qui n’était pas encore le Grand mais un adolescent de treize ans. Un adolescent auquel le philosophe va enseigner l’éthique…et la mesure.

L’intérêt majeur de ce roman est de donner chair à un être qui, dans l’esprit de chacun, est une icône avant d’être un homme. Mais si c’est un atout - car il rend la lecture très agréable et très facile - j’y ai malgré tout vu aussi un point faible. Car les idées d’Aristote, son oeuvre, ne sont finalement que peu abordées. C’est pour cela que j’ai préféré les chapitres où le philosophe évoque ses souvenirs de jeunesse. De son enfance auprès d’un père médecin qui l’initia à la science, à ses années auprès de Platon dont il fut le disciple durant très longtemps. Pas moins de vingt années qui, là aussi, ne sont que survolées. Et j’ai beaucoup regretté que Platon n’occupe pas une place plus importante dans le roman.

Mais sans doute Annabel Lyon a-t-elle voulu avant tout écrire l’histoire d’un homme qui, bien qu’étant hors du commun, avait les mêmes sentiments, les mêmes doutes, les mêmes peurs que tout être humain. Et qui comme tout homme, a connu son lot de joies et de souffrances. Si tel était son objectif, il est parfaitement atteint.
Aristote en Macédoine, bonne idée mais... 6 étoiles

Aristote fut le précepteur d'Alexandre le Grand, choisi par Philippe le roi de Macédoine 3 siècles avant notre ère. L'auteur confie à Aristote lui-même de raconter son parcours en cinq chapitres consacrés chacun à un épisode marquant. L'ensemble ne manque pas d'intérêt mais me pose personnellement deux questions :

Quelle est la réalité historique de tout cela ? On a parfois de la peine à tout avaler. Ne s'agit-il pas d'habiles "copier-coller" ou d'une dissertation estudiantine à partir de données déjà bien digérées ?

Quel est l'objet réel du livre ? L'un des personnages principaux, ou simplement une analyse de la vie quotidienne à cette époque, ou encore les discussions pseudo-philosophiques qui émaillent le récit (Aristote mérite mieux que cela...)?

Quoi qu'il en soit, ce n'est pas désagréable à lire, même si certains passages inutilement "crus" nous font davantage penser à nos banlieues d'aujourd'hui qu'à ce qu'on imagine généralement de la civilisation raffinée de la Grèce Antique.

Tanneguy - Paris - 84 ans - 15 octobre 2011