Softwar, la guerre douce
de Denis Beneich, Thierry Breton

critiqué par Romur, le 11 septembre 2011
(Viroflay - 51 ans)


La note:  étoiles
Prémonitoire
Vous ne trouverez pas Softwar chez votre libraire… Allez voir les bouquinistes, ou peut-être sur une étagère dans la maison que vous allez louer pour les vacances, en compagnie de quelques autres bouquins qui n’intéressent plus le propriétaire. La couverture du livre de poche (gros téléphone, écrans d’ordinateur en mode texte, bandes magnétiques…) vous permet de le dater aisément : début des années 80. Dans le texte il y a quelques lignes de code en… Basic. On est en pleine guerre froide, les socialistes sont au pouvoir en France.

Et pourtant ! C’est un livre précurseur malgré son caractère rétro : les auteurs avaient pressenti ce que changeraient l’informatique et les réseaux, ce qu’on voit aujourd’hui !
Roman d’espionnage, c’est le premier thriller informatique, la première attaque d’un système d’information grâce à un « cheval de Troie » introduit dans un programme et commandé à distance (grâce à un des réseaux qui existait déjà à l’époque pour diffuser les mesures de météo dans le monde pour faire les calculs de prévision). Au delà de l’aspect technologique, il y a des phrases prophétiques sur les changements de mentalité qui seront induits : « L’informatique permettra la création d’une agora, d’un forum électroniques permanents » ou bien « Grâce à l’informatique, chaque individu, chaque microsociété pourra essayer ses propres modèles » ou encore à propos de la façon de raisonner « cela entraîne la pensée dans un fonctionnement circulaire, non linéaire. C’est une pensée qui s’intéresse donc moins au modèle qu’au résultat. ». Il y a bien sûr dans le détail des erreurs de prévision, les auteurs n’ayant pu anticiper la révolution technologique de l’ère Internet.

En passant, le nom d’un des deux auteurs ne vous est peut-être pas inconnu… et oui, c’est le futur patron de France Telecom et futur ministre de l'économie.

A lire donc si par hasard vous tombez dessus, à la fois pour son intrigue simple et bien ficelée et pour cette fiction d’anticipation si bien réussie.