Divines amours
de Michael Bracewell

critiqué par Spiderman, le 6 septembre 2011
( - 61 ans)


La note:  étoiles
Golden seventies
Ce roman suit le fil de six personnages : Miles et ses trois "amies" (faisons simple) et un couple d'hommes, Chris et Douglas. Leurs vies s'entrecroisent tout au long des seventies londoniennes, une époque où de nombreux lecteurs, aujourd'hui quinquas ou presque, apprenaient l'anglais en allant parfois jouir d'un bain linguistique et culturel outre-manche.
On frémit au travail qu'a dû représenter la traduction de ce livre et, puisqu'on oublie trop souvent de le remarquer, il faut ici saluer le texte offert par Morgane Saysana. La langue de l'auteur est en effet richissime et certaines phrases interminables méritent d'être savourées plusieurs fois pour en apprécier richesses et nuances, ironie et sous-entendus.
Le plus étonnant est le point de vue adopté par le narrateur : comme Kelly O'Kelly, qui a une passion pour la représentation d'animaux disséqués, il décompose motivations, émotions et sentiments. Piochant dans la sociologie, la psychologie et la morale commune, il dissèque sans jamais pontifier le comportement de tous les personnages. C'est le principal intérêt de ce roman qu'il faut savoir savourer dès le début et tout au long du texte : une fin en queue de poisson fait brutalement comprendre que le fil conducteur n'était qu'un prétexte ...