Les princesses aussi vont au petit coin
de Christophe Chabouté

critiqué par Dirlandaise, le 5 septembre 2011
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Deux mondes parallèles
Christophe Chabouté est mon bédéiste préféré. Chacun de ses albums m’apporte quelque chose et souvent il me bouleverse. Avec celui-ci, je reste un peu songeuse car j’ai plus ou moins apprécié l’histoire.

Un jeune homme gravement perturbé s’échappe d’un hôpital psychiatrique et est bientôt pris en stop par un couple de sympathiques voyageurs qui ne se doutent pas une seconde de l’état mental inquiétant de leur nouveau passager. Mais ils ne tardent pas à comprendre que leur nouvel ami est potentiellement dangereux quand celui-ci braque une arme sur eux et use de menaces afin de se faire conduire à un endroit connu de lui seul afin de récupérer une liasse de documents de la plus haute importance.

La couverture est amusante car l’auteur a écrit et rayé les différents titres que devait porter cet album pour ne garder que le dernier que je n’aime pas trop car il a bien peu de rapport avec l’histoire à mon avis. Pour les dessins, le style Chabouté est unique et je suis toujours aussi admirative de son immense talent. Ils sont en noir et blanc comme d’habitude et la physionomie des personnages est toujours aussi caractéristique et typique de l’auteur. Les premières pages sont particulièrement réussies. Chabouté possède l’art du gros plan, des détails qui parlent d’eux-mêmes, des objets en apparence insignifiants mais qui s’avèrent très révélateurs sur la vie des personnages.

Pourtant, je reste un peu sur ma faim. J’aime Chabouté lorsqu’il use de son art pour nous sensibiliser à un problème de société ou bien nous émouvoir et nous faire réfléchir sur nos propres comportements. Je tente encore de comprendre le message sous-jacent, la motivation, l’idée derrière tout cela. Bien sûr, c’est amusant de situer l’apprenti joggeur qui apparemment, ne joue aucun rôle significatif dans le récit mais cela manque un peu de profondeur et je m’attendais à plus. La fin est charmante, remplie de tendresse et de douceur. Serait-ce un hymne à la création littéraire, un rappel nous incitant à remplir notre quotidien d’amour et de patience envers nos proches, un désir d’exposer le contraste qui parfois existe entre fiction et réalité dans la vie d’un écrivain ? Je crois bien que oui…