Coupes sombres
de Jean Viluber

critiqué par Kalie, le 4 septembre 2011
(Sarthe - 54 ans)


La note:  étoiles
Tu feras subir à la chair ce que tu fais subir au bois
Prenez une entreprise travaillant le bois, avec son chef des travaux et son personnel totalement cinglés ainsi qu’un gardien, un homme monstrueux couvert de cicatrices qui arrache les oreilles des intrus. Tout ce petit monde est en guerre contre une bande de voyous également dégénérés. Rajoutez deux charmantes auto-stoppeuses en vacances, perdues dans l’exploitation forestière. Saupoudrez l’ensemble d’un zeste de surnaturel, à savoir, Wanga, un esprit du bois sur le point de se réveiller sous la forme d’une entité végétale. Mélangez le tout et vous obtenez un livre rappelant les films d’horreur de série B déjantés des années 70/80, en plus trash (littérature oblige).

« Coupes sombres » est le numéro 42 de la défunte collection Gore. L’auteur Jean Viluber est en réalité le pseudonyme sous lequel se dissimule un professeur pour ne pas être reconnu de ses élèves ! Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Le récit, très touffu, est irracontable et le lecteur a l’impression que tout peut arriver… surtout le pire. Les personnages, même les seconds rôles, très bien typés, sont tous mentalement dérangés (sauf nos deux héroïnes) et de nombreuses scènes (cannibalisme, viols, etc.) sont particulièrement dégoûtantes. Scies circulaires, tronçonneuses, rabots, forets deviennent ici des instruments de sacrifice. C’est comme si l’odeur de la sciure inhalée depuis des années avait rendu les employés complétement fous.

Voilà probablement l'un de mes romans Gore préférés. Excellent mais réservé aux amateurs.