Inexistence
de David Zindell

critiqué par CC.RIDER, le 26 août 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Hard-Science et fantaisie...
Sur la lointaine planète Inexistence, le jeune aspirant pilote Mallory Ringess fait le serment d'aller découvrir l'ultime secret, celui de la vie, aux confins des galaxies et jusque dans le domaine des dieux. Le Maître du temps lui confie un très ancien recueil de poésies qui devrait lui servir de laisser-passer qui lui permettra de rentrer vivant d'un endroit d'où personne n'est jamais revenu. Mais sa quête ne s'arrêtera pas là, il la poursuivra au milieu de primitifs dont l'ADN devrait permettre de percer le fameux secret des Eddas. Malheureusement son obstination, sa témérité et ses réactions peu réfléchies vont l'entraîner dans une suite d'aventures toutes plus étranges les unes que les autres et faire de lui une sorte de mythe vivant.
« Inexistence » est un livre de science-fiction vraiment inclassable tant son propos navigue aux confins de la « Hard Science », de la fantaisie (on ressuscite beaucoup dans cette histoire !), du fantastique, de la philosophie, de la théologie, de l'anthropologie ou du post-apocalyptique teinté de politico-social. On pourrait même y voir une sorte d'ouvrage culte de la trempe du « Seigneur des Anneaux » ou de « Dune » dans la mesure où la description du monde froid et glacé d'Inexistence peut être mise en parallèle avec les déserts de sable de l'univers de F.Herbert, tout comme la dimension christique du Frodon de Tolkien se retrouve chez le Ringess de Zindell. Quête initiatique, délire onirique, conte, légende, fable philosophique caractérisent bien le propos de ces trois auteurs. Mais la comparaison s'arrêtera là. Bien sûr, Zindell nous dépayse et nous bluffe en nous promenant dans ces contrées fantastiques, il nous perturbe avec son langage particulier, ses personnages ambivalents et ses peuples bizarres (le voyage chez les primitifs est une réussite à lui seul...) Mais quel dommage qu'il se soit laissé aller à d'interminables développements scientifiques (ou pseudo-scientifiques, car il doit au moins falloir sortir de Polytechnique pour pouvoir faire la distinction) sur toutes sortes de théories mathématiques aussi arides que filandreuses qui ne font qu'assommer le lecteur et plomber le rythme d'une action qui aurait pu se révéler vraiment passionnante avec 200 pages de moins. (Sur les 765 du pavé !)