Les filles de Folignazzaro
de Charles Exbrayat

critiqué par CC.RIDER, le 22 août 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Polar picaresque et truculent
Dans un petit village perdu du Piémont italien, un crime en apparence passionnel est commis. Un clerc de notaire, arrivé récemment de Milan au milieu de ces montagnards rudes et peu accueillants est retrouvé assassiné d'un coup de poignard en plein coeur alors qu'il avait été vu plus tôt dans la soirée en pleine rixe avec son rival, un jeune carabinier amoureux comme lui de la belle Agnese. Un inspecteur venu de la ville s'imagine en mesure de confondre le meurtrier dans les plus brefs délais. Mais c'est sans compter avec l'esprit frondeur des villageois et surtout sans tenir compte de la malice des filles de Folignazzaro, capables d'embrouiller n'importe quelle intrigue amoureuse et parfaitement aptes à rendre fou un policier un tantinet borné et obstiné.
Un joli roman policier picaresque comme savait si bien en écrire Exbrayat l'auteur aux 94 titres dont un grand nombre dépassèrent en leur temps le demi-million d'exemplaires. Ce texte n'a pas vieilli, bien au contraire. Comme un bon vin, il se serait même bonifié au fil du temps. Avec un certain humour, cette pastorale criminelle sert de prétexte à une description fort amusante des moeurs paysannes lombardes et à une galerie de portraits on ne peut plus pittoresques : un maréchal de carabinier jouisseur et cordon bleu, un maire misanthrope, un notaire atrabilaire, un curé à la Don Camillo et tout un tas de femmes et de jeunes filles hautes en verbe et en couleur. Le lecteur comprendra que l'intrigue policière et la résolution de l'énigme en deviennent tout à fait secondaires. L'enquête piétine sur plus des neuf dixièmes du livre sans avancer d'un iota et tout ne se dévoile que dans la dizaine de pages de la fin. Ensemble néanmoins amusant et distrayant dans un style qu'on ne pratique plus. Malheureusement.