Dans cette explication de texte, Burgess met en opposition la liberté donnée à l’art et l’interprétation qui en est faite.
Auteur du Scénario d’un film controversé le Professeur Enderby est pris à parti par l’opinion, les médias et la société bien pensante, pour le caractère subversif de l’œuvre portée à l’écran. Les auteurs dudit film étant hors du territoire, il se trouve être le seul représentant pour défendre l’œuvre en question et tous les griefs lui seront assénés. Invité à une émission polémique afin de faire valoir sa vision de la société et défendre l’œuvre dont il a écrit le scénario, Enderby se retrouve pris au piège d’un talk show où il ne pourra pas vraiment défendre son point de vue.
Burgess dans ce livre, fait d’une part une critique acerbe de la réalité Américaine de la fin des années 70, réalité qui ressemble beaucoup à la nôtre, aujourd’hui, en opposant le libéralisme puritain et hypocrite d’une société moderne, au conservatisme britannique beaucoup plus loyal et pragmatique et qui apparait surtout comme beaucoup plus ouvert, finalement. D’autre part, il défend l’idée que l’art ne peut être tenu pour responsable des dérives qu’il pourrait engendrer. On retrouve là, bien évidemment un plaidoyer pour la défense de son livre précédent « l’orange mécanique » dont l’adaptation cinématographique avait été censurée pour cause d’incitation à la violence. Enderby dans la défense de son scénario, ne renie pas la violence et le caractère blasphématoire de son œuvre, il nie simplement la responsabilité que celle-ci pourrait avoir sur les comportements humains, la thèse étant que le mal n’est pas éradiqué parce qu’il est nié.
Un très bon livre d’Anthony Burgess, où l’on retrouve son amour pour les mots et sa grandiloquence, très bien servi, encore une fois, par ses traducteurs, Balmont et Chabrier
Pytheas - Pontoise - Marseille - 60 ans - 16 décembre 2013 |