Le sonneur
de Ed McBain

critiqué par Hexagone, le 18 août 2011
( - 53 ans)


La note:  étoiles
La vie à Isola...
Deuxième opus de la saga du 87 ème district, on y retrouve les personnages du premier volet et qui deviendront les acteurs récurrents de la chronique de ce commissariat d'un quartier de Isola, la ville imaginée par Ed Mac Bain.
Que se passe t-il dans cette jungle urbaine ?
Et bien plus de choses que pour " Du balai " qui avait un peu refroidi mon enthousiasme premier.
Un homme, appelé le Sonneur, agresse les femmes la nuit dans les ruelles sombres et leur dérobe leur sac à main, ponctuant son agression par une courbette et cette phrase " Clifford vous remercie " .
Branle bas de combat dans l'unité des inspecteurs.
En parallèle, un jeune agent de la circulation, Kling, se fait tirer dessus, par pure méprise, à la sortie d'un bar.
Le fait étant relaté par les médias, un ancien copain de Kling se rend au domicile du convalescent pour lui faire part de ses inquiétudes concernant le comportement de sa jeune belle-soeur, et lui demande de mener une petite enquête.
Il se trouve que l'on va retrouver la belle-soeur vachement amochée et surtout morte au pied d'un pont.
L'autopsie déterminera qu'elle était enceinte d'un foetus de 7 Cm et 29 Grammes...
Est-ce au cours d'une agression perpétrée par Clifford que la jeune fille est morte ?
De son côté, le petit bleu mène l'enquête de façon efficace, ce qui dérange les gros bras de la Crim' qui n'apprécient pas que l'on marche sur leur plates-bandes.
Les deux affaires sont-elles liées ?
Ed Mac Bain parvient à faire vivre tout ce beau monde autour de ces deux enquêtes, l'ambiance s'installe tout doucement, on dirait que le meilleur est à venir. On commence à mieux connaître les psychologies de chacun.
Inédit, on retrouve au coeur du livre, des rapports d'autopsie, des fiches déca- dactylaires, des rapports de police, des dessins de scène de crime, ce qui à l'époque, 1956, devait être une sacré avancée dans le roman policier.
Un bon polar, avec suffisamment de savoir faire pour tenir en haleine, suffisamment de ruelles sombres, de whisky et de flics tout ce qu'il y a de plus humains.
Dans les villes de grande solitude Et une jeune fille assassinée 7 étoiles

Même si avec un peu d’intuition, j’ai deviné d’entrée de jeu le coupable de cette histoire, il en reste quand même, une histoire prenante par ses personnages, ainsi que son atmosphère. Cet écrivain s’attache à décrire soigneusement la vie quotidienne d’un commissariat de quartier avec des fois comme ici deux enquêtes fort différentes. La première avec un détraqué jouant au chat et à la souris avec des femmes et qui d’après les enquêteurs coïnciderait avec le meurtre d’une jeune fille et la seconde avec un autre désaxé qui s’accommode à sa façon des mistigris, comme chien et chat.
Sûrement pas un Canigou de la littérature mais on n’est pas à chat prêt…
Un bon polar.

Pierrot - Villeurbanne - 73 ans - 25 août 2015