Traces
de François Boulay

critiqué par CC.RIDER, le 16 août 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Hémoglobine et prise de tête
Dans l'Italie des années quatre vingt, Lorenz Valero, fils d'un propriétaire terrien, séduit Elvire le jour même de sa soutenance de thèse. Ils se marient, s'installent dans une ferme isolée de Toscane et ont trois enfants. Mais tout bascule la nuit où Elvire découvre Teresa, la petite dernière, atrocement assassinée. Petit à petit la réalité se dévoile : Lorenz est un tueur en série psychopathe dont le premier « exploit » fut de faire brûler ses parents dans leur maison familiale. Vingt ans plus tard, Lorenz, qui a purgé sa peine pour cet infanticide et pour nombre d'autres crimes spectaculaires, réapparait. La terreur va-t-elle à nouveau s'emparer de cette malheureuse famille ?
Traces est un thriller qui ne peut laisser indifférent. C'est presque une épreuve que de lire cette suite de monstruosités gore et toutes ces mises en scène grand-guignolesques dégoulinantes d'hémoglobine. On passera sur la vraisemblance douteuse des situations pour s'interroger sur la psychologie finement observée du tueur et sur la thèse du gène du sadisme se transmettant de génération en génération. Il faudra également faire un effort pour suivre un récit où l'on change trop facilement de locuteur, d'époque et de point de vue. Originalité oblige sans doute. La fin très spectaculaire et assez inattendue (improbable ?) rachète une certaine lourdeur et un réel manque de rythme. Néanmoins l'ensemble laisse un goût amer. Boulay est allé trop loin dans l'horreur (oui, c'est possible). L'accumulation en devient écoeurante à la longue. Tout ce qui est excessif devient d'ailleurs insignifiant. Dans ce livre, ni l'histoire, ni le style, ni les thèses pseudo-médicales ne tiennent leurs promesses. Certains se délecteront peut-être d'un pareil brouet, mais les âmes sensibles feront bien de s'abstenir.