Viande froide cornichons : Dans les annales des sciences médico-légales...
de Édouard Launet

critiqué par Leroymarko, le 8 août 2011
(Toronto - 51 ans)


La note:  étoiles
Truculent petit ouvrage!
Qui eut cru qu’il était possible de tant se réjouir du malheur des uns et de la stupidité des autres! Parce que les péripéties racontées par l’auteur ont bel et bien été vécues par de pauvres lascars. Launet va dénicher dans les Annales médico-légales de plusieurs pays des histoires aussi abracadabrantes les unes que les autres. Dans la plupart des cas, ça se termine mal. Comme pour ceux qui tentent de se suicider en utilisant une tronçonneuse. Car, comme va nous l’apprendre l’auteur, on ne meurt pas toujours d’un bon coup de scie mécanique bien placé (faits racontés sous la rubrique “Tranches de vies”)! Et que dire de ceux qui se servent de l’aspirateur pour se procurer un peu de plaisir (“Jouir du confort moderne”), si ce n’est que Launet nous rappelle que dans le cas des modèles Hoover Dustette, “l’hélice qui crée l’aspiration est juste en aval du court tuyau, à environ 15 cm de l’orifice d’entrée”… Peut-être vous êtes-vous déjà demandé combien de temps prenait le processus d’incinération? L’auteur répond à cette question dans une chronique intitulée “Tout feu tout flamme”. Et l’on se demande bien comment une aiguille à tricoter ou encore une queue d’écureuil ont bien pu se loger dans une vessie (“Dans les vessies à la lanterne”)! Si bien qu’après la lecture de ce bouquin, on en vient à croire qu’on est finalement pas si fou et qu’il y a bien pire que nous sur cette planète! À noter que certaines de ces chroniques ont paru dans Libération en 2004.
L’INGENIOSITE DE L’HOMME POUR METTRE FIN A SA PROPRE VIE... 6 étoiles

Savez-vous qu’en Australie entre 1991 et 1998, 19 des 62 personnes qui ont voulu se suicider en se jetant à l’eau sont… tombés à côté !... Que dire de cet Allemand de 41 ans qui se larda 120 coups de couteaux pour mettre fin à ses jours ? De ce Belge qui s’est tiré 14 coups de carabine 22 long rifle dans le thorax avant de mourir ? Et ce Brésilien de 39 ans qui n’hésita pas à s’enfoncer non pas un, mais deux clous dans la boîte crânienne…

Incroyable n’est-ce pas ? Et pourtant rigoureusement vrai et rapporté avec le plus grand sérieux par des scientifiques au-dessus de tout soupçon dans les plus grandes revues de médecine légale du monde entier… et dans ce style inimitable qui rend la littérature scientifique vraiment captivante…

Encore ?

Et biens parlons de ce Finlandais de 25 ans qui en 2002 se suicida en se plantant un stylo à bille dans l’œil droit… De cet Allemand de 51 ans qui se perça quatre trous à la foreuse dans la poitrine et dans la tête… De cet Italien de 66 ans qui a choisi de « scotcher » à mort en s’enroulant neuf tours de ruban adhésif au niveau du nez et de la bouche, et qui a encore enroulé un second sur six tours par-dessus le premier… De cet Américain dont la partie supérieure du torse a été ramassée sous un panneau de signalisation, la partie inférieure se trouvait 31 mètres plus loin et à 41 mètres une voiture immobilisée en dehors de la route… l’homme s’était suicidé en se penchant par la fenêtre du conducteur de manière à heurter le panneau de signalisation alors que sa voiture roulait à grande allure…

Quand ce n’est pas de statistiques toutes plus macabres les unes que les autres, dont nous parle l’auteur, comme des 1.704 habitants de la ville de San Antonio au Texas qui se sont suicidés par armes à feu entre 1984 et 1998… Des 3. 240 Londoniens qui ont mis fin à leurs jours en sautant sous le métro de la capitale Anglaise entre 1940 et 1990… A rapprocher des 224 habitants de Caroline du Nord qui ont sauté sous un train entre 1990 et 1994… Sans parler de ce cadavre «fractionné» à coups d’explosifs et qui a été retrouvé en 538 morceaux ?

Vous l’aurez compris, Edouard LAUNET nous dresse ici un catalogue des mille et une façons, toutes plus originales les unes que les autres, de mettre fin à sa vie… Il puise son inspirations dans les revues scientifiques, et médico-légales du monde entier, on signalera notamment l’American Journal of Forensic Medecine and Pathology, le Journal of Forensic Sciences, Forensic Science International, Journal of Clinical Forensic Medecine, Archiv für Kriminologie ou encore la Revue de médecine légale et de droit médical… que l’auteur semble avoir compulsé de manière compulsive et connaître sur le bout des doigts…
Rien à redire à cet OLNI (Object de Lecture Non Identifié…) on est surpris à chaque page, notamment par l’ingéniosité sans limites de l’homme pour mettre fin à sa propre vie… On rit beaucoup, jaune d’ailleurs la plupart des fois, l’écriture truculente et sans retenue de M. LAUNET y est d’ailleurs pour beaucoup !... C’est d’ailleurs le seul reproche que j’aurais à faire à ce livre, l’auteur exagère vraiment quelquefois et parfois frise même la vulgarité…

Un bon moment de lecture en perspective, mais, âmes sensibles s’abstenir…

Septularisen - - - ans - 24 janvier 2012