Victor, de la Brigade mondaine
de Maurice Leblanc

critiqué par Killeur.extreme, le 31 juillet 2011
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
Arsène Lupin a-t-il trouvé son maître?
L'inspecteur Victor de la Brigade Mondaine est un auxiliaire de police estimé de ses supérieurs, mais qui a ses propres méthodes et qui aime être indépendant. Ce sexagénaire décide de combattre Arsène Lupin et il est certain d'arriver à ses fins...

Maurice Leblanc est clairement un auteur populaire et à l'instar de Conan Doyle a vu lui aussi le succès de son personnage mettre le reste de sa production littéraire dans l'ombre.

Comme toujours Arsène Lupin n’apparaît jamais sous son vrai nom et quand il apparaît c'est bien tardivement puisque le roman se concentre sur l'inspecteur Victor et son plan pour capturer Lupin, le suspense reste jusqu'à la révélation finale.

a lire pour tous les amateurs de la série.
Pas pour moi 4 étoiles

J'avoue j'ai jeté l'éponge avant la fin. Trop tortueux, des déguisements, des faux noms, des compétitions au sein même de l'équipe d'enquête, un grand mépris envers certains personnages (trop faibles et naïfs), une idéalisation de personnages douteux, et des descriptions des va et vient, de planques, de vie d'hôtel très ennuyeuses..
Tant pis

Eoliah - - 73 ans - 22 avril 2023


Relecture en confinement... 8 étoiles

Si le confinement peut être une belle occasion de renouer avec la lecture pour certains, d’autres, au contraire, en profitent pour relire tous ces ouvrages qu’ils avaient gardés sous le prétexte de relire un jour sans jamais avoir eu le temps de le faire…

C’est ainsi que j’avais annoncé que j’allais relire au moins un roman des aventures d’Arsène Lupin et que j’avais ouvert Victor de la Brigade mondaine, un roman que je n’avais pas relu depuis une dizaine d’années…

Arsène Lupin est un personnage de fiction que j’avais découvert lorsque j’étais au lycée sans que je sois capable de me souvenir de l’année exacte par contre je me souviens des deux titres lus au départ : L’aiguille creuse et La comtesse de Cagliostro. L’aiguille creuse m’a beaucoup marqué car je trouvais là un beau roman d’énigme – ma passion – mais aussi un texte avec légèreté et humour ce qui me convenait parfaitement à l’époque (et encore maintenant !)…

Le personnage d’Arsène Lupin est né en 1905 et Maurice Leblanc créait là un mythe sans s’en rendre compte. Son personnage était à la fois un être épris de liberté, un peu anarchiste mais pas trop violent, un voleur mais jamais un assassin, un personnage qui va s’adapter à l’histoire du pays pour finir assez patriote au moment de la Grande guerre… C’est un personnage populaire qui est capable de plaire aux femmes, de séduire les intellectuels, de fasciner les jeunes, de tourner en ridicule les forces de l’ordre mais qui parfois les met sur la bonne piste, qui respecte sa nourrice, qui est fidèle en amitié… Bref, il a presque toutes les qualités ! On va même se souvenir que la revue littéraire Europe lui consacrera en 1979 un numéro…

Nous voici donc dans ce roman raconté en suivant le personnage de Victor, un policier atypique de la Brigade mondaine, un enquêteur qui prend de grandes libertés avec le règlement mais qui a la confiance du chef de la police… Là, il part à la poursuite des Bons de la défense qui ont été volé… Il s’agit quand même d’une somme colossale, neuf cent mille francs des années trente…

Sur cette piste – roman populaire et parution en feuilleton obligent – nous allons croiser une multitude de personnages, des scènes d’action surprenantes, une intrigue emberlificotée à souhait et, le tout, en compagnie d’une femme aussi belle que mystérieuse… la belle princesse Basileïef !

Très rapidement on va comprendre que ce cher Victor est à la poursuite d’Arsène lupin lui-même et que ce sera une lutte terrible… Le lecteur se laisse prendre et même quand on connaît l’histoire et sa chute finale on plonge avec volupté dans ce roman qui se lit très bien et qui fait oublier tous les aléas de cette période de confinement…

Alors, bien sûr, certains regretteront que cette histoire soit cousue de fil blanc, que les aventures d’Arsène Lupin soient tout sauf réalistes, que ces enquêtes ne soient pas aussi cruelles ou sanglantes que ce que l’on peut lire de nos jours… mais même si tout cela est bien vrai, il n’en demeure pas moins que Lupin reste bien Lupin et que j’aime !

Je ne sais pas encore si le confinement va me permettre de tout relire Lupin mais je n’exclus pas de relire un ou deux autres romans de Maurice Leblanc car cela reste de bons moments de lecture, un petit nuage de nostalgie, une promenade dans cet univers du feuilleton… bref, une immersion dans la littérature populaire et ce n’est pas chez moi une injure dévalorisante…

Alors, comme le confinement c’est fait pour lire, bonne lecture à tous et portez-vous bien !

Shelton - Chalon-sur-Saône - 68 ans - 30 mars 2020