Un peu déroutée au début par la succession de chapitres indépendants les uns des autres, ne sachant pas où l’auteur voulait emmener son lecteur, je me suis ensuite sentie happée par cette chronique de la vie ordinaire de ceux qu’on appelle pudiquement : les seniors .
Evitant l’idéalisation autant que la pitié, Elizabeth Strout a trouvé le ton juste pour évoquer, par petites touches autour du couple Olive/ Henry et des habitants de Crosby, cette période où le poids des ans se fait sentir, où la pression sur la main a remplacé l’étreinte, où la tendresse a remplacé l’amour. « En prenant de l’âge, on prenait aussi davantage conscience que tous ces moments n’étaient pas seulement des moments mais surtout des cadeaux » « Comme si leur vie de couple avait été un long repas très compliqué, mais qu’à présent ils pouvaient déguster un délicieux dessert » Une période d’apaisement, de connivence qui peut devenir brusquement une période de solitude douloureuse mais où aussi, malgré tout, tout peut encore arriver.
Entre émotion et humour, une observation fine de l’écart entre les générations, une réflexion lucide et parfois amère sur les relations parents/enfants .
Des personnages attachants, que je quitte à regret . Un très agréable moment de lecture
Alma - - - ans - 3 décembre 2012 |