Voodoo Land
de Nick Stone

critiqué par Pietro, le 21 juillet 2011
( - 45 ans)


La note:  étoiles
Meurtres sanglants, vaudou, drogue, flics corrompus au programme.
Après Tonton Clarinette, le premier roman de Nick Stone, nous retrouvons à nouveau le personnage tourmenté de Max Mingus, à l'époque où il était encore flic, dans le Miami du début des années 80.
L'acteur Ronald Reagan vient d'être élu président des Etats-Unis, et veut frapper les esprits en s'attaquant aux trafiquants de drogue. Tous les coups, surtout les plus tordus, sont permis pour coffrer les Tony Montana et autres apprentis sorciers de la coke. Et Miami abrite les plus beaux spécimens en la matière.
Max Mingus et son coéquipier et ami Joe Liston doivent faire face à une série de meurtres sanglants, apparemment perpétrés par des zombies, et remontent la piste du trafiquant de drogue Salomon Boukman, véritable mythe au sein de la communauté haïtienne, mais dont tout le monde semble ignorer jusqu’à l’apparence physique. Une traque qui va s'avérer plus compliquée que prévue. Car Salomon Boukman, à l'inverse de ses concurrents, semble être protégé par les plus hautes sphères.
Violence, corruption au sein de la police, magie noire, potions empoisonnées, sacrifices humains, tueurs zombies: Nick Stone aborde plusieurs thèmes pour son deuxième roman tout aussi réussi et prenant que le premier.
On y retrouve des dialogues percutants, des scènes spectaculaires, et une atmosphère qui fait réellement penser aux romans les plus noirs de James Ellroy.
Du grand art!
peau lisse 10 étoiles

Miami, 1980. Une ville passée sous la coupe des mafias diverses, au fil des vagues successives d’immigration : cubaine, colombienne, et haïtienne, la dernière en date et la plus terrible avec ses pratiques occultes et ses sacrifices humains. Des gangs d’une cruauté inouïe, alimentés par le trafic de drogue, bénéficiant de protections en haut lieu, notamment au sein de la police. Les inspecteurs Max Mingus et Joe Liston font tache dans ce milieu gangrené par la corruption. Ce couple noir et blanc refuse de se soumettre au doxa dominant, qui est de résoudre les affaires criminelles en envoyant de faux coupables en prison tout en laissant les vrais en liberté. Le tableau est brossé pour une course haletante à la recherche de la "vraie" vérité sur des crimes perpétrés par des personnages "zombifiés", entièrement rasés, cheveux et sourcils compris, capables de tuer, sans aucune conscience des actes qu’ils commettent, avant de mourir dans d’atroces souffrances. Un polar noir de chez noir, dénonçant au passage les dérives d’une civilisation mettant au-dessus de tout fortune et ascension sociale. Une réussite du genre, pour lecteurs avertis…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 16 octobre 2023