Rose
de Tatiana de Rosnay

critiqué par Pascale Ew., le 15 juillet 2011
( - 57 ans)


La note:  étoiles
Home sweet home
Paris – janvier 1869. Rose est une vieille dame de cinquante-neuf ans, veuve, qui refuse de quitter sa maison de la rue Childebert qui va être détruite pour faire place au Paris moderne d’Haussmann. Elle préfère mourir plutôt que de quitter ses souvenirs et de trahir la promesse faite à son mari malade de protéger la maison qui a vu naître ce dernier. Elle espérait que la proximité de l’église St-Germain-des-prés la protégerait, mais il n’en est rien. Pendant quinze jours, elle attend l’inéluctable en racontant sa vie : son amour pour son mari, sa fille qui ne l’aime guère, son fils mort jeune du choléra, …
L’auteure décrit très bien le désarroi face à la perte d’une maison, l’attachement que l’on peut ressentir face à des murs, des briques, un voisinage, des habitudes ; a fortiori lorsqu’il s’agit d’une vieille dame. Ce roman est empreint de nostalgie, mais je trouve qu’il manque peut-être d’un petit quelque chose au niveau de l’histoire qui aurait pu être plus étoffée.
Les souvenirs face à la modernité 8 étoiles

Cette veuve d'âge mûr, pour la fin du XIXe siècle, apprend que l'immeuble où elle réside va être détruit, en raison du projet d'alignement provoqué par la percée de la rue de Rennes et du boulevard Saint-Germain. La modernité voulue pour Paris par Napoléon III et le baron Haussmann fait des victimes collatérales.
Ce roman retrace les lettres, échanges et pensées adressées à son mari par Rose, où elle fait de l'envie de sa autre pour continuer à faire vivre son mode de vie, auquel elle tien si chèrement. L'indemnisation préalable à l'expropriation n'existait pas encore, et ce récit fait état de ce drame personnel.
Ce roman paraît sensible et fort. L'enfer étant pavé de bonnes intentions, l'objectif louable de salubrité et de modernité crée des souffrances inutiles, qu'un aménagement temporel et financier pourrait amoindrir. Voilà qui fait réfléchir utilement.

Veneziano - Paris - 46 ans - 24 juillet 2024


Un retour dans la vieille ville 6 étoiles

Ce roman est assez émouvant, je dois l'avouer. Ayant lu Boomerang, et entendu des critiques plutôt négatives sur Tatiana de Rosnay et de ses romans autour des secrets de famille, celui ci m'a pourtant beaucoup touché.
La construction épistolaire de ce roman permet de connaître les sentiments les plus profonds de Rose, et elle arrive à les transmettre aux lecteurs.
Je pense que pour apprécier ce livre, il faut connaître cet attachement qu'on peut avoir pour une maison, ce sentiment de sécurité dans les murs qui nous entourent. C'est cette partie qui m'a le plus touchée.
Celle où elle raconte son histoire et ses secrets (concernant son fils), m'a paru moins intéressante; ces passages donnent l'impression qu'ils sont là pour la touche "dramatique", associée au style d'écriture de T. de Rosnay.

Christa - Tours - 31 ans - 1 septembre 2015


Haussmannien 7 étoiles

Bouleversement de Paris, le Baron Haussmann détruit les petites rues pour les transformer en belles avenues.
Rose fait tout pour sauver la maison familiale de son défunt mari.
Roman écrit sous forme de lettres, surement pas le meilleur de Tatiana de Rosnay, sa lecture n'en fut pas moins agréable.

Free_s4 - Dans le Sud-Ouest - 50 ans - 7 septembre 2014


Jusqu’à la mort … 5 étoiles

« Rose » donne l’impression curieuse d’avoir voulu raconter l’histoire du remodelage de Paris par le Baron Haussmann via une histoire, l’histoire de Rose donc … Ca donne, à mon sens, quelque chose d’un peu bancal avec le sentiment que le titre est usurpé et que « Renaissance de Paris » aurait, par exemple, été plus adapté.
J’ai eu un peu de mal à m’intéresser à cette histoire de vieille femme, seconde moitié du XIXème siècle, qui ne veut pas quitter sa maison, vouée à la destruction – comme toute la rue et des rues adjacentes – du fait des plans de remodelage de Paris par le Baron Haussmann.

« D'ici une centaine d'années, quand les gens vivront dans un monde moderne que nul ne peut imaginer, pas même les plus aventureux des écrivains ou des peintres, pas même vous, mon amour, quand vous vous plaisiez à envisager l'avenir, les petites rues paisibles dessinant comme les allées d'un cloître autour de l'église seraient enfouies et oubliées, pour toujours. Personne ne se souviendra de la rue Childebert, de la rue d'Erfurth, la rue Sainte-Marthe. Personne ne se souviendra du Paris que nous aimions, vous et moi. »

Alors oui, il y a un secret …
Oui, on nous raconte sa vie (par le curieux biais d’une lettre que Rose écrit à son mari défunt dans les derniers moments de vie de sa maison aimée) pour permettre de comprendre le secret en question mais j’ai eu du mal à m’approprier cette histoire.
Pourtant Tatiana de Rosnay a une belle sensibilité, écrit tout à fait convenablement et s’intéresse manifestement à la genèse du Paris actuel . C’est comme si la « mayonnaise » ne prenait pas.

Tistou - - 68 ans - 18 janvier 2013


simple 5 étoiles

Le sujet principal ne m'a pas attiré et même après la lecture je reste sur ma 1ère impression.
Néanmoins on s'attache à Rose au fil des pages, elle est agréable et certains passages sont touchants, une sensibilité propre à Tatiana De Rosnay.
Ce livre n'est pas incontournable et certains livres de Tatiana sont bien plus attractifs pour moi.
Un petit livre touchant par sa simplicité.

Gardigor - callian - 47 ans - 25 juin 2012


Souvenir souvenir... 7 étoiles

Une belle histoire que celle racontée par Tatiana de Rosnay. Un récit qui nous plonge dans le Paris du baron Haussman et de l'empereur Napoléon III à travers le combat de Rose, sexagénaire amoureuse de feu son mari et de sa maison. Une maison hantée par de nombreux souvenirs et de non-dits dévoilés sous la forme de lettres que Rose adresse à son défunt mari.

C'est très beau, empreint de nostalgie et d'émotion.
Le seul bémol concerne le trop peu d'attention accordé aux personnages secondaires que sont Alexandrine et Gilbert que j'aurais aimé mieux connaître.

Marsup - - 48 ans - 24 août 2011