Le fleuve de feu
de François Mauriac

critiqué par Saumar, le 7 juillet 2011
(Montréal - 91 ans)


La note:  étoiles
Religion et concupiscence
C’est une histoire bien écrite qui se lit facilement. Trois personnages baignent dans un milieu catholique où ils oscillent entre le bien et le mal. Daniel Trasis passe ses vacances dans une pension de famille dans les Pyrénées. Il voit le nom de la jeune femme sous le sien dans le livre de l’hôtel. Il retarde donc son départ pour faire la connaissance de Gisèle de Pailly, jeune fille ravissante, qui attend son amie, Lucille de Villeron et sa petite fille Marie. Il rêve de rencontrer de nouveau cette distinguée demoiselle de Pailly aux airs de grande pureté, mais Lucile de Villeron rend la chose difficile avec la surveillance constante qu’elle exerce sur sa protégée. Daniel découvre Gisèle moins jeune qu’il pensait et il constate que celle-ci et la petite ont le même rire.

Lorsque Daniel décèle que Gisèle est la mère de la petite Marie, il fait une première tentative pour aller lui parler à sa chambre, alors que Lucille arrive au même moment, mais la chambre est vide. La veille du départ, Gisèle lui écrit une lettre et comme elle vient pour la déposer sous sa porte, Daniel entend du bruit et l’aperçoit en ouvrant. Ce soir-là, elle se donne à lui. Tôt le matin, elle quitte l’endroit, lui faisant promettre de lire la lettre et de se revoir. Près de la porte, Lucille de Villeron l’attend et la recouvre de sa mante. Se reverront-ils? Qu’arrivera-t-il aux personnages? Au fait, qui est le père de Marie?

Cette histoire racontée avec talent, mais sans originalité, nous laisse sur une note de tristesse. Ça nous ramène à l’époque de la fille-mère, souvent délaissée volontairement, luttant avec des sentiments de remords et de honte. Toutes les filles-mères de l'époque n'ont pa eu la chance de Gisèle. On reconnaît dans le personnage de Lucille, une grandeur d’âme rare. Malgré la surprotection qu’elle accorde à Gisèle, elle saura sûrement lui permettre un avenir heureux.