Les trois erreurs de ma vie
de Chetan Bhagat

critiqué par DomPerro, le 5 juillet 2011
( - - ans)


La note:  étoiles
La politique, la religion et le cricket
Chatan Bhagat amorce son troisième roman comme le précédent, Une nuit@callcenter, publié chez Stock en 2007. Encore une fois, le narrateur, qui incarne l’auteur fait l’étrange rencontre avec quelqu’un qui lui racontera son histoire. Cette fois-ci, il s’agit de Govind Patel, un homme d’affaires dans la force de l’âge, qui nous avoue les trois erreurs de sa vie.

(Ce préambule statique, à mes yeux, n’apporte rien de nouveau au roman, c’est-à-dire qu’il n’y a aucun aller-retour entre le moment présent, celui qui marque la rencontre imaginaire entre Bhagat et Patel, et ce qui nous est raconté par Patel, ce qui s’est passé dans sa vie. Mise en contexte facile pour augmenter les ventes ou simple manque d’imagination de l’auteur? Enfin, un petit épilogue viendra boucler la boucle de la rencontre entre Bhagat et Patel.)

À part ce détail technique, parce qu’il se déroule dans l’Inde du début des années 2000, ce roman est ponctué d’éléments de la réalité indienne, par exemple, la passion du cricket, la cuisine au Gujarat, les dieux Krishna, Rama ou Shiva, le groupe financier Tata, l’alcool frelaté, les tensions ou les conflits entre hindous et musulmans, l’excellente bouffe indienne, les hommes indiens qui s’excitent devant une femme occidentale en bikini ou en monokini sur la plage etc.

À travers tout ça, le lecteur découvre surtout comment Govind a développé son commerce de magasin de sport avec l’assistance de ses amis d’enfance Ishaan et Omi. Aussi, on découvre comment leur route croisera celle du jeune Ali, un garçon d’environ 12 ans, musulman, pauvre et extrêmement doué pour le cricket.

Enfin, dans le dernier tiers du livre, une histoire d’amour se développe entre deux personnages, Govind et Vidya, la sœur d’Ishaan, et une montée dramatique à la fin du roman vient apporter une dimension sérieuse, voire cruelle, d’une partie de la réalité indienne, celle de l’extrémisme religieux.

Comme le précédent roman, l’écriture ici ne renferme pas de trésors littéraires ou de grosses surprises par rapport aux actions, donc la lecture est plutôt simple. Par contre, en comparaison avec Une nuit@callcenter, le contenu des Trois erreurs de ma vie est beaucoup plus grave, car on y parle des liens dangereux entre le politique et la religion ainsi que sur les risques de conflit religieux.
Cricket et extrémisme 7 étoiles

Certes, ce n' est pas un classique de la littérature mondiale. Mais, j'ai néanmoins passé un très bon moment de lecture. Le livre tient sur une histoire d'amitié sur fond des deux religions de l'Inde : l'hindouisme et le cricket, le mariage de la religion et de la politique. La toile de fond est bien tissée.
Les 3/4 sont légers, la fin tragique m'a surpris par sa violence. Mais, je me suis laissé faire. Un roman agréable. Un bon moment.

Mastien - - 50 ans - 25 août 2012