Tout est dans la tête
de Alastair Campbell

critiqué par Isad, le 2 juillet 2011
( - - ans)


La note:  étoiles
4 jours de la vie d’un psychiatre qui ne s’applique pas à lui-même les conseils qu’il donne aux autres
Tout s’accumule dans la vie de Martin Sturrock, professeur attentif et consciencieux, proche de la soixantaine qui aide ses patients sans compter et participe à la vie universitaire et ses multiples réunions.

Il a connu sa femme Sally lors de leurs études de médecine mais elle s’est consacrée à élever leurs 3 enfants. Il part tôt de la maison et rentre tard, si bien qu’elle l’appelle plusieurs fois par jour pour de menus propos auxquels il répond car il sent qu’elle veut ainsi poursuivre leur lien et participer à sa vie, mais cela lui pèse. Il souhaiterait qu’elle le comprenne mais ne le lui dit pas, tout en sachant que leur absence de relations sexuelles nuit aussi à leur vie. Car depuis une vingtaine d’années, il ne peut s’empêcher de fréquenter des prostituées, ce qu’il se reproche d’autant plus qu’il a une patiente, Hafsatu, qui a subi un enrôlement forcé dans cette activité sur laquelle il phantasme.

Il a aussi pour patient David, conditionneur, qui est en dépression depuis l’enfance et à qui il fait prendre conscience de son importance et de son humilité. Il soigne Ralph, homme politique dépendant à l'alcool pour résister au stress qui se fait prendre au piège, est remplacé au gouvernement et dont la femme ne lui apporte pas le soutien dont elle a toujours fait preuve jusqu’à présent. Emily, défigurée dans un incendie, arrive à reconnaître qu’elle est toujours la même et puise la force de sortir afin d’affronter le regard des autres. Arta femme au foyer réfugiée kosovare, violée par des hommes cagoulés qui ont fait intrusion chez elle et menacé sa fille, constate que son idée de pardon l’aide à surmonter cette violence et à reconstruire sa complicité avec son mari. Matthew, avocat, le consulte à l’instigation de sa femme qu’il a trompée récemment, ce qu’elle a découvert aisément et il lui conseille de faire du vélo pour évacuer son trop plein d’énergie et conserver son couple.

Il sait très bien aider ses patients mais délaisse sa femme et ses enfants. Le fait que son cousin lui demande de faire l’éloge funèbre de sa tante alors qu’il est déjà surchargé de travail, qu’il n’est pas satisfait de ses dernières consultations et qu’il se sent sombrer dans la dépression sans pouvoir en parler à quiconque, précipite la situation.

C’est le récit de 4 jours de la vie d'un psychiatre qui est relaté. A la fin, on a une impression à la fois émouvante et détachée. On est étonné de la profonde solitude de cet homme qui agit par orgueil afin d’être toujours conforme à l’image idéalisée de lui-même qu'il veut donner aux autres tout se reprochant de n'être qu'apparence.

IF-0611-3749