Les pépins, c'est mes oignons
de Raymond Chandler

critiqué par Noir de Polars, le 27 juin 2011
(PARIS - 56 ans)


La note:  étoiles
Chandler au meilleur de sa forme !
Le mot de l’éditeur
Non disponible
Critique
Trois mots s’appliquent aux romans de Chandler : dureté, vivacité, humour.
La dureté est présente dans tous ses romans, et on peut avancer qu’elle date. Au mieux, elle est incompréhensible, du moins aux yeux d’un européen (le coup de poing remplace souvent la poignée de mains et tient lieu d’entrée en matière), et elle heurte souvent la logique (sauf précisément si le privé, héros du polar, conçoit le coup de poing comme amuse-gueule avant d’amorcer le dialogue). Ce n’est pas ça qu’on retiendra chez Chandler.
La vivacité du style lui fait perdre quelques « belles manières » : Chandler va droit au but, droit dans ses bottines vernies, le costume ne s’en froisse même pas. Cet auteur ne sera jamais enseigné au lycée, mais après tout ce n’est pas non plus ce dont il rêvait lorsque, ruiné par la crise de 1929, il se mit sérieusement à l’écriture en 1939. Chandler construit donc des romans (car il les construit de a à Z, sans se laisser emporter par ses personnages) simples, avec peu de personnages, et l’action est simple également. Un Chandler, ce n’est pas un Conan Doyle, et… heureusement.
L’humour : cette qualité chez Chandler n’a pas pris une ride, et cet humour ne ressemble à aucun autre… Il est donc dur de vous en parler. On accroche ou pas, moi oui !
« Les pépins c’est mes oignons » est donc, comme d’hab, le roman d’un privé qui commence par prendre beigne sur claque, évite avec succès les nombreux pruneaux dont est parsemée l’aventure, avant que de réussir à élucider un mystère qui n’en est pas un.
Amoureux d’énigmes, passez votre chemin. Amateurs de romans noirs, arrêtez-vous : bien meilleur qu’ »Efface la rouquine » également critiqué sur ce site, « Les pépins c’est mes oignons » mérite d’être (re)lu pour son ambiance années 30 et son humour particulièrement grinçant.