Raymond Calbuth, tome 2 : A la conquête du globe
de Tronchet

critiqué par CC.RIDER, le 22 juin 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
L'homme à la chevelure de vent
S'il y a bien quelqu'un qui ne voit midi qu'à sa porte, c'est bien Raymond Calbuth qui observe en ricanant les vains soubresauts planétaires depuis son petit appartement du 13, allée des Lilas à Ronchin (Nord) et a des idées sur tout. C'est une sorte de spécialiste domestique es politique et philosophie qui est capable de déclarer : « Nous ne sommes que de fragiles biscottes demi-sel dans le grand grille-pain de la vie ». Soutenu par Monique son épouse, surtout préposée à la vaisselle, au repassage et à la cuisine, Raymond n'hésite jamais à envoyer des courriers comminatoires à Reagan ou à Gorbatchev quand la paix dans le monde est menacée...
On l'aura compris, cet album particulièrement soigné au niveau du graphisme est un petit bijou d'humour décalé. Calbuth est le prototype et la caricature monstrueusement outrée du beauf, du blaireau, du franchouillard moyen dont l'importance ne dépasse pas le seuil de son trois pièces cuisine et qui descend dans la rue pour vérifier son taux de popularité en racontant à des inconnus que Calbuth est un sale type. Comme personne ne sait qui est Calbuth, le résultat est garanti. Tout est à l'avenant. L'humour vachard de Tronchet, toujours aussi efficace, est un véritable régal pour les amateurs du genre bien sûr. Mais il faut savoir apprécier l'auto-dérision. Ne sommes nous pas tous, peu ou prou, des Raymond Calbuth ?